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Venez découvrir le grand marché hebdomadaire, le mercredi, l'un des plus réputés du Gharb, pour vous ravitailler de tout ce que vous voulez

Le Chateau de Versailles


Le château de Versailles est un château et un monument historique français situé à Versailles dans les Yvelines. Il fut la résidence principale des rois de France Louis XIV, Louis XV et Louis XVI. Le roi, la cour et le gouvernement y résidèrent de façon permanente du 6 mai 1682 au 6 octobre 1789, à l'exception des années de la Régence de 1715 à 1723. Voulu par Louis XIV afin de glorifier la monarchie française, le château est le plus important monument de son règne et l'un des chefs-d'œuvre de l'architecture classique. Il exerça une grande influence en Europe aux xviiie et xixe siècles dans le domaine de l'architecture et des arts décoratifs.
Le château est constitué d'un ensemble complexe de cours et de corps de bâtiments préservant une harmonie architecturale. Il s'étend sur 63 154 m2, répartis en 2 300 pièces dont 1 000 sont affectées au musée national des châteaux de Versailles et de Trianon.
Le parc du château de Versailles s'étend sur 815 ha, contre plus de 8 000 ha avant la Révolution française, dont 93 ha de jardins. Il comprend de nombreux éléments, dont le Petit et le Grand Trianon (qui fut la résidence de Napoléon Ier, Louis XVIII, Charles X, Louis-Philippe Ier, et Napoléon III), le hameau de la Reine, le Grand et le Petit Canal, une ménagerie (aujourd'hui détruite), une orangerie et la pièce d'eau des Suisses. Parmi les plus fréquentés d'Europe, le site est au cœur des réflexions sur la gestion du surtourisme.



Infrastructures sportives inexistantes à Ain Défali.

Ni terrain de football, de tennis, de volley ball, etc… n’existe à Ain Défali. Nos responsables ne savent même pas la différence entre tel et tel jeu, et comment voulez-vous qu’ils s’intéressent à l’infrastructure sportive dans notre région ? Nos enfants se contentent de s’adonner encore à ce que l’on appelle « Chira ».
Il suffit d’en penser pour créer ces genres de distractions et les terrains ne manquent pas et l’idéal est celui de l’ancienne gare des chemins de fer. On ne réclame pas des stades modernes, comme ceux de Rabat, Fès, Tanger, etc… mais uniquement des stades élémentaires.

Pour ne vous parler que du jeu le plus populaire chez nous, l’aire du stade de football est par exemple rectangulaire dont la longueur doit être comprise entre 90 et 120 mètres et la largeur entre 45 et 90 mètres.

Si vous voulez construire un stade en plein air, je vous rappelle que les principales lignes du terrain de football sont :
les deux lignes de touche qui délimitent l’aire de jeu dans le sens de la longueur (permettent d’effectuer une touche quand le ballon est entièrement sorti)
les deux lignes de but qui délimitent le terrain dans le sens de la largeur (coup de pied de but quand le ballon est sorti par un adversaire et coup de pied de coin quand le ballon est sorti par un défenseur). Au milieu de chaque ligne de but, se trouvent les buts.
la ligne médiane qui partage l’aire de jeu en deux parties égales. En son milieu, se trouve le centre (pour faire les engagements) autour du quel est tracé le rond central d’un rayon de 9.15 m (pour mettre à distance réglementaire les joueurs adverses lors des engagements).
Dans chaque camp, il y a une :
ligne de la surface de réparation qui délimite une zone de 16.50 mètres à partir de la base intérieure de chaque poteaux et 16.50 mètres à l’intérieur du terrain (chaque faute commise par un défenseur à l’intérieur de cette zone sera sanctionnée par un penalty).
ligne de surface de but qui délimite une zone de 5.50 mètres à partir de la base intérieure de chaque poteaux et 5.50 mètres à l’intérieur du terrain.
un point de penalty situé à 11 mètres des buts à partir duquel est tracé un arc de cercle de rayon 9.15 à l’extérieur de la surface de réparation (pour mettre à distance réglementaire les joueurs en cas de penalty).

Le bidonville géant du douar Ain Défali, une dure réalité, un habitat insalubre, est soustrait du regard des étrangers.


Le bidonville géant du douar Ain Défali, une dure réalité, un habitat insalubre, est soustrait du regard regard des étrangers parce qu’il est caché par la forêt d’eucalyptus et le souk.
Ce bidonville, marqué par une absence d’assainissement et un entassement de petites maisons construites de briques et de plaques de métal, des abris de fortune, des cabanes de tôles. Ici, un fort taux de promiscuité et de chômage accentuant la marginalité sociale, constitue les symptômes criants de la pauvreté d’Ain Défali.
Il n’y a pas d’eau, en dehors de quelques bornes-fontaines. Beaucoup de foyers manquent d’électricité. Les eaux usées et les ordures ménagères sont rejetées dans les ruelles, souvent creusées de caniveaux par le ruissèlement des eaux de pluie. En dépit des contraintes de cet environnement, les femmes font tout leur possible pour entretenir la propreté du ménage et de leurs nombreux enfants.
« Ain Defali », la citadine, a avalé des vagues de migrants venus des campagnes avoisinantes pour fuir la pauvreté. C’est le taux de croissance naturelle mélangé à un taux de mortalité en baisse qui engendre une forte augmentation dèmographique., aussi bien à l’échelon local qu’à l’échelon national. Dés lors, de nombreux problèmes en résultent. Criminalité, sous –alimentation, pauvreté la plus totale, insalubrité, maladies et j’en passe.
Nos responsables ne se préoccupent guère de ce secteur. D'abord en ne les incérant pas dans leurs plans d'urbanisme, en les cachant ou pire, en luttant contre l’arrivée de nouveaux occupants.
Le Maroc veut se débarrasser de ses bidonvilles d’ici 2012. Il ne faut pas rêver que les habitants de ce bidonville seront relogés d’ici quelques mois !

A Ain Défali, il y a un seul hammam mais, il est fermé depuis longtemps.

Si on sait que le Hammam est l'une des meilleures choses que l’on puisse offrir à notre organisme, au moins une fois par semaine. Il permet d’ouvrir les pores de la peau, élimine la saleté et les bactéries, libère les sinus et les voies nasales, apaise les douleurs musculaires et facilite la respiration.
Si le Hammam est un luxe à Ain Défali, il fait actuellement défaut. Les gens qui ont les moyens, peu nombreux chez nous, se déplacent pour se relaxer dans les hammams avoisinants (Jorf Melha, Ouezzane, Masmouda, etc…). et les autres, plus nombreux, se contentent actuellement de l’Oued Rdat pour se laver. Le hammam en question, proprièté de la commune, est loué par le premier khalifa RAHMANI et un autre élu. Notre instituteur, originaire de Masmouda, s’est accaparé de ce lieu public depuis un an et demi et c’est la seule personne qui peut nous renseigner sur les causes de la fermeture de notre Hammam.

C’est pour quand un centre de bienfaisance à Ain Défali ?


Tous les enfants d’Ain Défali, qui vivent dans des situations difficiles : orphelins, enfants abandonnés, enfants de détenus, enfants maltraités, enfants de familles extrêmement nécessiteuses, enfants dont les parents sont à l'hôpital, les chmakrias, les sans domiciles fixes (SDF), etc… attendent avec impatience la construction de ce centre qui n’est toujours qu’à l’état embryonnaire.
Ce projet s'adresse à nos jeunes élèves qui habitent loin de leur lycée ou collège, qui n'ont pas ou très peu, été scolarisés, et a pour but de combattre l'illétrisme.
Ces enfants en détresse qui traversent des périodes de vie difficile rêvent toujours pour que les autorités viennent à leur aide pour ce centre, à vocation sociale et apolitique, voit le jour.

Et ce rêve, deviendra-t-il un jour une réalité ? Ce sont, Mehdi et Rahmani qui vous donneront la vraie réponse !
A suivre.

L’école de la gare d’Ain Défali est menacée de fermeture.

L’école de la gare d’Ain Défali est menacée de fermeture dans les prochaines années. Cette école rurale a perdu son lustre d’antan et se meurt chaque année un peu plus, dans l’indifférence totale des responsables.
Fermer cette école c’est renvoyer ses élèves sur d’autres établissements scolaires et les parents se sont pas favorables aux regroupements qui éloignent davantage les enfants de leurs domiciles. Il est temps de tirer la sonnette d’alarme et d’attirer l’attention de nos hommes politiques sur les dangers probables d’une éventuelle fermeture de l’école de la gare, à passé glorieux, qui a vu sortir de ses entrailles, de grands intellectuels, scientifiques, hommes politiques marocains.
Il est temps de rénover cette école pour lui donner un nouveau look intérieur et extérieur, d’installer des toilettes, de l’approvisionner en eau potable et de la connecter au réseau électrique.

COMMENT ELIMINER LES MAUVAISES ODEURS DU REFRIGERATEUR ?


Pour enlever les mauvaises odeurs qui émanent d’un réfrigérateur , il faut y mettre au choix :
- un verre de lait.
- un récipient ouvert contenant 2 cuillerées à soupe de café moulu,
- un demi-citron,
- une coupelle de vinaigre blanc,
- quelques branches de thym,
- un morceau de charbon de bois.

La première ville marocaine de Moulay Idriss.

C'est la ville marocaine qui abrite le sanctuaire d'Idriss 1er, le fondateur de la dynastie Idrisside. Moulay Idriss est perchée sur un piton rocheux dominant la vallée de l'Oued Erroumane, au creux de deux collines, distant de quelques kilomètres de l'ancienne ville romaine de Volubilis. Dans cette ville sainte construite autour du tombeau d'Idriss 1er, la vie s'écoule paisiblement mois après mois, et ne s'anime qu'en août lorsque a lieu le Moussem. Alors, des pèlerins arrivent de partout, à pieds, à dos d'ânes, à cheval ou en autocar. Ils installent des tentes sur les pentes des collines entourant Moulay Idriss et se rendent chaque jour dans la ville, franchissant la poutre qui les sépare de la Cité sacrée interdite aux non-musulmans. Ce pèlerinage religieux est l'occasion de nombreuses réjouissances : danses, chants, processions, fantasias. Toutes les couches sociales participent à ce rassemblement, les plus pauvres profitant de la charité des plus fortunés grâce à des distributions de repas.


Pour découvrir l’âge de quelqu’un, il suffit de mesurer sa joie !


Si nous n’aimons plus les fleurs, les arbres, les oiseaux ;
si nous ne rions pas de bon cœur ;

Si rien de nouveau ne nous intéresse ,
si nous n’osons plus rien entreprendre .

Si nous nous plaignons au lieu de nous donner ,
si nous critiquons au lieu d’agir ,
si nous envions au lieu d’admirer…



Alors nous ne sommes plus jeunes ,
nous sommes très vieux…
et la joie ne nous habite plus.


MAIS…


Si nous sommes apaisés et rayonnants ,
si nos yeux sont remplis de lumière,
si nos oreilles sont pleines de mélodie.
si notre cœur est dilaté ;

Si nous sommes plus attentifs aux autres et enclins à l’amitié ,
Alors, quelque soit notre âge,
Nous sommes en pleine jeunesse !

Le physicien Albert Einstein et sa théorie de la relativité


Né en Allemagne en 1879, Albert Einstein a révolutionné la physique avec la théorie de relativité il y a un siècle. Le chercheur, décédé en 1955 à l'âge de 76 ans aux États-Unis, est considéré au sein de la recherche -mais aussi du grand public- comme l'un des derniers génies du XXe siècle. Il a reçu le prix Nobel de physique en 1921. Sa plus célèbre équation, simplifiée par la formule "E=mc²", revient à trouver une équivalence entre l'énergie et la masse de matière d'un système donné. L'astrophysique et la cosmologie lui doivent l'identification de la gravitation comme une courbure de l'espace-temps. Et 100 ans plus tard, elle se vérifie toujours: depuis 2015, des instruments permettent de détecter les ondes gravitationnelles qu'Albert Einstein a prédites, révolutionnant à nouveau la physique.
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Malgré les interdits religieux, au Maroc, L'alcool est la deuxième boisson la plus consommée derrière le thé.

Le Maroc est terre de vin depuis des siècles. L’importance de la vigne fluctuera selon les aléas de l’histoire sans jamais disparaître.
On en trouve de tout : les vins (gris, blancs, rosés, rouges etc…), whisky, bières de toutes les couleurs, gin, vodka.... Les points de vente sont plus nombreux que les Marocains mêmes n'osent l'imaginer. Outre les petits marchands à la sauvette, que l'on appelle communément les « guarraba », nombreux même dans nos campagnes, les discothèques et bars de nuit en sont bien garnis. L'apparition, notamment, des hypermarchés marocains − dans toutes les grandes villes du royaume − a fait sortir les buveurs de leur trou. Ainsi voit-on aujourd'hui des familles marocaines passer tout naturellement − ou presque − aux caisses « spécial alcool », des jeunes défiler les rayons deux bouteilles sous le bras, des canettes joncher les parking de ces centre commerciaux.
Qui pourrait croire, à la vue de ce spectacle, que la législation marocaine interdit la vente d'alcool aux musulmans marocains ? Et pourtant, la loi marocaine stipule qu'il « est interdit à tout exploitant (...) de vendre ou d'offrir gratuitement des boissons alcooliques à des Marocains musulmans »
Pour autant, les supermarchés n'exigent aucune condition de leurs clients : nulle part vous ne verrez « vente d'alcool interdite aux musulmans », ni même aux « mineurs »... Dans le même temps, être pris en flagrant délit d'achat ou de consommation de produits viniques peut entraîner de très lourdes sanctions pénales (dans les crimes commis en état d'ivresse, les accidents de la route, les ventes illégales, etc…). « La loi selon laquelle l'alcool ne peut être vendu qu'aux étrangers est contraire à la Constitution, qui reconnaît les libertés individuelles fondamentales ». « il y a une loi qui interdit la consommation de l'alcool par les Marocains et elle est claire. Elle doit être respectée ».
Oui, mais comment, alors même que les enseignes qui commercialisent l'alcool se multiplient ? Pis encore, lorsque l'on sait que des 350 000 hectolitres de vin produits au Maroc, environ 85 % est bu localement (soit 1 litre par habitant)...

Entre 1940 et 1948, période appelée « Aâm L’boun », 200 000 Marocains sont morts de faim et de misère.


La deuxième guerre mondiale qui fait rage depuis septembre 1939, entraîne des besoins grandissants en matières de première nécessité pour la France, qui se tourne vers les colonies, en l’occurrence le Maroc, où elle puise sans compter pour y remédier.
La France, via la Résidence générale, produit très vite un arsenal juridique afin de mobiliser les ressources naturelles et humaines (marocaines) au service de l'effort de guerre. « Des hommes par milliers, des bateaux pleins de vivres ». Voilà ce que donne le Maroc à la France, au début des années 1940. Conséquence logique de l'effort de guerre que le royaume consent à son (protecteur) français : les réquisitions créent une véritable pénurie dans les souks marocains. Une catastrophe (de plus) pour le royaume.
Après sa défaite face à l'Allemagne nazie et l'armistice, la France instaure donc un régime dit de « ravitaillement » qui touche de plein fouet le Maroc. Désormais, la distribution de tous les produits de base est réglementée. Seules les coupures numérotées « l'boun proprement dit » d'un carnet de ravitaillement permettent d'acheter ces matières indispensables à la vie quotidienne. Chaque bon est réservé à un produit contingenté, dont la part est fixée mensuellement. Les rations se réduisent comme une peau de chagrin au fur et à mesure que la guerre s'intensifie.
Evidemment, le carnet de ravitaillement instauré par la Résidence n'est pas à la portée du commun des (indigènes). Délivrés par les autorités locales, les bons sont écoulés à la tête du client, soumis à l'arbitraire des « chioukhs et des moqaddems » dans toute sa splendeur.
Comme les réquisitions et les restrictions se sont renforcées tout au long des années de guerre, la nature et les modalités de prélèvements céréaliers ont fini par attirer, bien évidemment, la cupidité des auxiliaires du Makhzen. « Ils réquisitionnaient souvent plus que les quantités fixées. Parfois même plus que les capacités de production des agriculteurs ». Et comme un malheur ne vient jamais seul, la sécheresse qui sévit entre 1944 et 1945 aggrave la famine et les privations qui font déjà des ravages parmi la population : la production céréalière décline et n'est plus que de 0,5 quintal par tête d'habitant. Le Maroc connaît alors une famine dévastatrice. En échange de bons, les « ruraux » ont droit en tout et pour tout à une moyenne de 50 grammes de pain par jour. Il n'y a rien d'autre pour compléter cette maigre pitance : peu de légumes, pratiquement pas de viande.
D'omnivores, les Marocains, à la ville comme à la campagne, se transforment peu à peu en véritables herbivores. Broutant tout ce qui pousse, ils se rabattent sur les mauvaises herbes comme la « guernina » ou la « hoummida » qu’on cuisine toujours dans certains foyers marocains. Outre le gland et les épinards « bakoula », toutes les plantes et racines y passent. Une racine dite « irni » (dont le nom est associé aux grandes famines du siècle dernier) a vu sa consommation exploser en cette période de restrictions tous azimuts. Dans la campagne, la plupart des gens partaient en groupe pour cueillir « irni ». On l'appelait « pomme de terre beldi ». La plante est lavée et séchée au soleil avant d’être moulue pour obtenir une sorte de farine que l'on cuisine comme du pain. Le pain « d’irni » provoque des diarrhées carabinées, un moindre mal finalement pour les Marocains, comparé aux crampes provoquées par la faim.
Aux quatre coins du royaume, les hommes font appel au système D pour survivre. A Oujda par exemple, certains se rappellent toujours du « tourtou », un pain à base de cocktail de racines de plantes, inventé à l'époque. Dans le Souss et toute la région du Moyen-Atlas, les sauterelles, communément appelées « jrad », sont grillées et présentées, par la force des choses, comme un plat de résistance. Ingénieux, certains colons récupèrent le procédé et tentent même d'exporter le cornet de friture de sauterelles. En vain. Les truffes abondantes dans la région de Maâmora, près de Rabat, ont par contre eu du succès, jusqu'en en France ! « Les colons interdisaient aux Marocains d'en consommer. Ils incitaient, par contre, les paysans à chercher les précieuses truffes, avant de les échanger contre des bons de sucre ».
Face à cette crise alimentaire sans précédent, les populations rurales criant famine affluent en direction des villes. C'est la période du grand exode rural. Des flots humains envahissent les bidonvilles attenants aux métropoles où l'on distribue des vivres. De longues files stationnent chaque jour devant les magasins de blé, les dépôts de sucre et de thé pour réclamer le minimum vital.
Même les Français du Maroc sont soumis aux rigueurs des restrictions. Interdits par un dahir de la Résidence de fabriquer du pain haut de gamme ou des gourmandises, ils se rabattent sur le pain de consommation au poids réglementé à 350 grammes, vendu 24 heures après sa fabrication. Une chance malgré tout quand on sait que les indigènes devaient, parfois, se contenter des miettes obtenues au péril de leur vie. Quand on recevait un pain contre un bon chez le boulanger, il fallait bien le cacher pour réussir à le faire parvenir jusqu'à la maison, sans risquer d'être agressé par le premier venu.
Dans tous les centres d'approvisionnement du royaume, les files d'attente sont longues, monstrueuses, et pratiquement sans aucune limite dans le temps. Les gens y restent bien au-delà de minuit pour attendre un miracle : la distribution de quelques cuillerées d'huile ! Les moins chanceux pouvaient attendre jusqu'à dix heures d'affilée avant de rentrer bredouilles, sans la moindre goutte d'huile.
Le sucre se fait aussi une denrée rare. Devant l'impossibilité technique d'en importer, le Maroc doit se contenter de sa production interne, insuffisante pour répondre à la demande : 7000 tonnes produites par mois . Insuffisant. Alors on se rabat sur les miracles, les recettes magiques, pour produire du sucre. L'invention en Finlande d'un sucre à base de bois, en 1942. C'est qu'à l'époque toutes les techniques sont testées pour sucrer sa boisson. « Pour adoucir le thé, les gens utilisent du miel dans un premier temps. Mais devant la forte demande, les autorités du protectorat ont triplé le prix du miel ».
Sucrer son thé devient une obsession nationale. Les Marocains se ruent sur la saccharine, dérivé de sucre à base de charbon, autorisée par un dahir dès le 30 août 1940. Certains font appel aux dattes, selon la recette très populaire à l'époque de « une datte dans la bouche pour accompagner plusieurs gorgées de thé ». On en arrive même à utiliser des carottes, ou de la betterave séchée, toujours dans le but obsessionnel « d'adoucir » le thé. Mais encore faut-il avoir du thé ! Le vrai thé à la menthe, tel qu'on peut en consommer aujourd'hui, n'est même pas encore inventé, les Marocains se contentant de menthe séchée comme denrée de substitution.
Tous les Marocains ne sont pourtant pas égaux devant la misère. Les salons de thé des centres-villes de Casa, Rabat ou Meknès ne connaissent pas les affres de la pénurie. Chez les particuliers, et à défaut de thé, c'est le café, paradoxalement, qui est devenu synonyme de « grand luxe », un signe extérieur de richesse. D'où la tendance, surprenante, de se prendre en photo avec une tasse de café à la main, brandie comme un trophée de guerre ! « En cuisine, les femmes mélangeaient le café avec des pois chiches pour gonfler la quantité, avant de broyer le tout au pilon (mehraz). Quand les voisines entendaient le bruit du mehraz, elles accouraient demander une tasse ou une gorgée de café ». Mais toutes les ménagères ne sont pas forcément démonstratives et certaines n'hésitent pas à broyer le précieux café loin de leur foyer, pour éviter de solliciter les oreilles (et les sens) des voisins. « Au final, cela revenait au même puisque l'odeur du café, une fois préparé et servi à table, s'exhalait de partout pour rameuter tout le quartier ».



Ces moments de gaieté ne masquent en rien la rudesse (des conditions de vie) dans laquelle était plongée la majorité de la population. Notamment dans la campagne. Fuir et aller se réfugier en ville est devenu un slogan fredonné aux quatre coins du royaume. « Avec le flux de l'émigration rurale, les grandes villes comme Casablanca sont devenues des mouroirs. Les gens morts de faim dans les ruelles des bidonvilles ne choquaient plus personne ». Les morts étaient parfois enterrés avec leurs haillons car il n'y avait plus de tissu pour leur confectionner des linceuls, les usines de textile étant momentanément transformées en armureries. « On fouillait même dans les tombeaux pour défroquer les cadavres. En gros, les Marocains n'avaient plus rien à se mettre sur le dos ».



En 1945, des millions d'hommes, de femmes et d'enfants sont en haillons, habillés de chiffons ou de sacs. Il ne s'agit plus pour eux de se vêtir, mais simplement de ne pas choquer la décence. Le constat n'est pas exagéré puisque dans la plupart des familles marocaines, il est courant que trois ou quatre personnes se partagent un malheureux vêtement, que chacun (re)met à tour de rôle avant de s'apprêter à sortir.
Les plus chanceux s'approvisionnent en « kettan », un mauvais tissu qui sert aujourd'hui à fabriquer les sacs de sucre en pain conditionnés au quintal. Ce tissu était rêche comme de la bâche, mais c'était le seul disponible. Dans la rue, tout le monde portait le même tissu. Même l'aiguille pour raccommoder les vêtements devient un luxe. Elle est soumise aussi à l'incontournable bon d'approvisionnement, devenant automatiquement l'objet de toute convoitise. Et un sujet tout à fait sérieux pour l'Administration coloniale. Un communiqué officiel de la municipalité de Rabat d'août 1942 annonce ainsi que “les aiguilles de couture sont disponibles chez les magasins de la Rue des Consuls. Pour disposer d'une carte, adressez-vous à l'Administration municipale d'approvisionnement, département des vêtements”…
Dans ce royaume où tout fait défaut, le savon rationné devient à son tour un produit de luxe. Et pour cause : 100 grammes pour chaque marocain et par mois dans le meilleur des cas. « Dans certains villages, on utilisait le lait de figue cru après l'avoir longtemps séché afin qu'il prenne une forme suffisamment visqueuse pour ressembler de loin à du savon ». La crise vestimentaire conjuguée à l'absence de savon multiplie, entre autres, la propagation de poux, devenus par la force des choses de véritables animaux de compagnie. « Les femmes les cherchaient dans la tête de leurs maris de manière méthodique. Elles pouvaient passer des heures, comme des fouines, à les extraire des habits de leurs enfants. Pour les punaises, elles grillaient des poivrons rouges sur du charbon avant de fuir la maison où l'air devenait irrespirable pendant de longues heures ».
Un fructueux marché noir fait alors son apparition. Les gros négociants, européens, musulmans ou juifs, spéculent sur la pénurie. Ils se livrent à toutes sortes de pratiques illicites face à de simples gens que la privation oblige à céder leurs biens mobiliers et immobiliers pour une « bouchée de pain ». Des périodiques de l'époque, tels que Maghreb ou Al Ouidad, dénoncent « les hausses illicites qui ont permis à des gens de réaliser des bénéfices considérables et de bâtir des fortunes fantastiques ».
Les contrôleurs et les substituts de « chioukh et moqaddems » font la loi concernant les carnets d'approvisionnement. Le chansonnier Houcine Slaoui enregistre ainsi (« H'di rassek La Ifouzou fik Al Koumane », littéralement « prends garde ! ») pour fustiger les dérapages en série de la société marocaine.
La prolifération du marché noir est telle que les bons, vendus excessivement chers, sont parfois échangés contre des journées de travail dans les exploitations des colons. Ne l'oublions pas, le Maroc de l'époque est terriblement discriminatoire. « Les Européens étaient pourvus de quotas supérieurs en sucre, farine, huile et savon. Ils avaient, en plus de ces quatre produits réglementés pour les indigènes, la possibilité d'acquérir neuf autres matières. En 1945 par exemple, année durant laquelle la famine a atteint un niveau record, les Européens pouvaient obtenir même du Kaobel, (chocolat en poudre), chose inimaginable pour un indigène ».
Mais à quelque chose malheur est bon et cette discrimination a, finalement, contribué à ouvrir les yeux aux Marocains quand à l'utopie des slogans « égalitaires » du Protectorat. Car malgré le débarquement américain en 1942, signant le « début de la fin de la guerre », la pénurie a continué de plafonner à des hauteurs proprement extraordinaires. « Tout ce qui a changé, c'est que l'on pouvait, pour les plus jeunes et les plus enhardis d'entre nous, attendre devant les gares les troupes américaines qui partaient au front, pour espérer recevoir des conserves, des gâteaux, du chewing-gum ou des cigarettes ». 1948 signe donc la fin de ces terribles années de famine au Maroc. Un épisode douloureux qui fait dire aujourd'hui que « Les temps ont beaucoup changé. Aujourd'hui, on peut repousser le pain nu même quand on a faim, les fruits, légumes et viande sont en abondance. Qui l'aurait cru, à l'époque ? ».

La Fantasia

 
Depuis les temps anciens jusqu’au XIXème siècle, la fantasia était un exercice militaire ; aujourd’hui elle accompagne les fêtes religieuses et civiles. Le mot « fantasia » ou Tbourida est un terme arabe qui signifie ostentation. L’exercice est fait pour montrer et démontrer la parfaite maîtrise équestre : - Le groupe de 11 à 15 cavaliers se présente aligné au pas sur un terrain d’environ 100 à 200 mètres de long.


- Le chef de groupe lance alors le cri de départ. À ce cri, les cavaliers lancent leurs chevaux au galop en maintenant un strict alignement- Au deuxième cri, les cavaliers se lèvent au coude à coude, en tenant les fusils en joue : c’est la plus belle phase du spectacle.


Le déclic des armes doit se faire entendre en une seule déflagration. Les chevaux s’arrêtent alors et effectuent un demi-tour en direction de la ligne de départ. -La fin de la course est ordonnée et lente, au pas, avec retour au calme.

Coutumes folkloriques du lundi de Pâques dans certains pays d'Europe.


Le lundi de Pâques a encore des coutumes folkloriques dans certains pays.
  • En Pologne, le lundi de Pâques connu sous le nom de « Śmigus dyngus » (lundi mouillé), les Polonais s’aspergent d’eau. L’eau est un symbole de la vie. Famille et amis versent de l’eau les uns sur les autres. Autrefois les hommes jetaient de l’eau sur les femmes; le mardi elles pouvaient prendre leur revanche. Ce jour-là, les Polonais aspergeaient aussi les champs d’eau bénite.
  • En Hongrie, les garçons aspergent les filles de parfum. Ceci porte chance. Les filles doivent récompenser les garçons en leur donnant de l’argent ou des œufs de Pâques.
  • En Angleterre, la coutume pour les lundi et mardi de Pâques est appelé « lifting » ou « headline ». Les jeunes gens vont de maison en maison en transportant une chaise décorées de fleurs. Quand une fille s’assoit sur la chaise, ils la soulèvent dans les airs trois fois. Être soulevée de la sorte, devrait porter chance à la jeune fille. Elle remercie le garçon en lui remettant de l’argent ou en l’embrassant. Le lendemain, c’est au tour des filles de soulever les garçons dans la chaise.

  • En Italie, le lundi de Pâques est appelé « Pasquetta ». Il est de coutume de préparer un pique-nique à la campagne en famille et c’est l’occasion de manger les œufs qui ont été décorés l’avant-veille.
  • Dans le sud de la France, il est (était) de coutume de faire un grand pique-nique avec la famille et les amis le lundi de Pâques à midi avec comme plat principal une grande omelette, préparée avec les œufs de Pâques. Cette tradition s'appelle « pâquette ».
  • Chez les Pieds-Noirs d'Oranie, un grand pique-nique réunit famille et amis, le plat principal étant le gazpacho pied-noir,

          suivi de la dégustation de la mouna (ou mona)

 


            et du lancer des bilochas (cerfs-volants de roseau et de papier cristal).

 

 

Pour vous, c’est quoi la jeunesse ?

La population d’Ain Défali est jeune, entre 25 ans et 40 ans. Sa force, c’est sa jeunesse. Elle est touchée en grande partie par le chômage. Et cette jeunesse, c’est finalement quoi ?

La jeunesse, c'est la passion pour l'inutile.
L'âge auquel on partage tout est généralement l'âge où on n'a rien.
S'il est vrai que la jeunesse soit un défaut, on s'en corrige bien vite.
Plus on est jeune, plus on touche au mystère de la joie.
On peut naître vieux comme on peut mourir jeune.
La jeunesse a cela de beau qu'elle peut admirer sans comprendre.
La jeunesse serait idéale si elle venait un peu plus tard dans la vie.
La jeunesse est une fraction de folie.
Je n'admire pas la jeunesse pour la brutalité de ses certitudes mais pour la sincérité de ses angoisses.
La beauté finit en laideur, le destin de la jeunesse est d'être flétrie, la vie n'est qu'un lent pourrissement, nous mourons chaque jour.
Qui de vous n'a pas regretté cet âge où le rire est toujours sur les lèvres.
La jeunesse est une douleur en manque de compréhension.
L'enfant marche joyeux, sans songer au chemin ; Il le croit infini, n'en voyant pas la fin.
La jeunesse s'enfuit sans jamais revenir.
Etre jeune, c'est avoir un esprit qui calcule et un coeur qui ne calcule pas.
Si l'on veut retrouver sa jeunesse, il suffit d'en répéter les erreurs.
L'enfance est un papillon qui se hâte de brûler ses blanches ailes aux flammes de la jeunesse.
La jeunesse montre l'homme comme le matin montre le jour.
Désespoir, amour, gaieté. Qui a ces trois roses enfoncées dans le coeur a la jeunesse pour lui, en lui, avec lui.
La jeunesse heureuse est une invention de vieillards.
La jeunesse est une ivresse continuelle ; c'est la fièvre de la santé ; c'est la folie de la raison.
La jeunesse ? Une merveilleuse chose ! Mais quel crime de la laisser gaspiller par les enfants !
Les habitudes de la jeunesse sont celles qu'on perd le plus difficilement.
Il faut écouter les vieillards : il y a toujours dans ce qu'ils disent un peu de vérité. Mais il ne faut pas leur obéir, car ils ont perdu ce qui faisait leur force : la jeunesse.
Qu'elle est admirable la jeunesse de l'homme ! Elle est toute d'angoisse et de féeries, et il n'arrive jamais à la connaître sous son vrai jour, que lorsqu'elle l'a quitté pour toujours.
La jeunesse est plus apte à inventer qu'à juger, à exécuter qu'à conseiller, à lancer des projets nouveaux qu'à poursuivre des anciens.
Le sang te monte au cerveau - c'est le résultat de la jeunesse - tu ne sais pas le contenir et tu appelles cela de l'enthousiasme.
La jeunesse d'aujourd'hui s'en est trop fait conter, elle sait à quoi s'attendre et elle attend monts et merveilles.
Ma jeunesse est finie Ma jeunesse est partie Je reste sur le cul avec quarante ans d'âge J'ai pris le pucelage de la maturité.

Résumé de l'histoire du Maroc

Le peuplement du Maroc est très ancien comme en témoignent d'innombrables vestiges préhistoriques. Depuis, Phéniciens, Carthaginois, Byzantins, Romains, Vandales s'y sont succédé avant l'avènement des Arabes qui remonte au VIIème siècle.
Le Maroc en tant qu'État existe depuis l'an 788, quand Idriss 1er fut proclamé roi à Volubilis.
Aujourd'hui, le Maroc est une monarchie constitutionnelle.
Le Roi Mohammed VI a accédé au Trône en 1999.
Descendant du Prophète, il est aussi Commandeur des Croyants, c'est-à-dire le chef religieux du Maroc.

- 681 : Début de la conquête du Maroc par les Arabes (introduction de l'Islam).
- 788 : Dynastie Idrisside
- 809 : Fondation de Fès par Idriss II.
- 1055 : Dynastie Almoravide.
- 1061 à 1107 : Règne de Youssef ben Tachfine (il fonde Marrakech).
- 1130 : Dynastie Almohade.
- 1184 à 1199 : Règne de Yacoub el Mansour, qui fait de Rabat sa capitale (construction de la Tour Hassan à Rabat, de la Koutoubia à Marrakech et de la Giralda à Séville).
- 1258 : Dynastie Mérinide.
- 1269 à 1286 : Règne de Abou Youssef Yacoub (construction de Fès el Jedid).
- 1331 à 1351 : Règne de Abou Hassan (construction de la nécropole de Chellah à Rabat).
- 1554 : Dynastie Saadienne.
- 1578 : La bataille des 3 rois met fin à la domination portugaise.
- 1578 à 1603 : Règne de Ahmed el Mansour (tombeaux Saadiens à Marrakech).
- 1664 : Dynastie Alaouite.
- 1672 à 1727 : Règne de Moulay Ismaïl qui construit Meknès.
- 1927 : Accession au Trône de Mohamed V.
- 1956 : Indépendance du Maroc
- 1961 : Accession au Trône de Hassan II.
- 1971 : Nouvelle Constitution adoptée par référendum.
- 1975 : La Marche Verte réunifie au Maroc ses provinces sahariennes.
- 1993 : Inauguration de la Mosquée Hassan II à Casablanca.
- 1999 : Décès de Hassan II, accession au trône de son fils Mohammed VI.

Le Maroc, La plus ancienne monarchie de l'Afrique.
En ce début de XXIème siècle, le monde ne compte plus, du moins en fonction, que neuf rois, trois reines, un empereur et quelques princes, grands-ducs et grandes- duchesses répartis sur tous les continents.
Hassan II était le dix-septième souverain de la dynastie alaouite fondée en 1640 par Moulay Rachid.
Le monarque représentait la trente-cinquième génération descendant d'Ali, le gendre du prophète Mohamed.
" Commandeur des Croyants", il était appelé "Sa Majesté le roi", contrairement à son père qui porta jusqu'au 18 août 1957 le titre de "Sa Majesté impériale le sultan".
Hassan II a choisi, comme la Constitution marocaine adoptée le 1er mars1972 et révisée en 1980 l'y autorisait, son fils aîné le prince Sidi Mohammed, né en 1963, pour lui succéder ; celui-ci est devenu Mohammed VI en juillet 1999 après la disparition de son père.

DÉTENTE.

Une femme entre dans une pharmacie et demande de l’arsenic…
- Que comptez-vous en faire ? lui demande le pharmacien.
- C’est pour tuer mon mari…
- Quoi ? Vous plaisantez ! Je ne peux pas vous vendre de quoi commettre un meurtre !
- La femme ouvre alors son sac à main et en sort une photo de son mari avec la femme du pharmacien…
- Ah, évidemment, lui dit ce dernier, si vous avez une ordonnance, c’est différent…

Le Maroc indépendant.

Mai 1956 : Création des Forces Armées Royales marocaines.

Octobre 1956 : Émeutes de Meknès et massacre d’Européens à la suite du détournement vers Alger de l’avion transportant les chefs de la rébellion algérienne.

Novembre 1957 : Affrontements hispano-marocains dans le territoire espagnol d’Ifni.

1958 : Opération franco-espagnole au Sahara espagnol.

1960 : Tremblement de terre d’Agadir.

26 février 1961 : Mort de Mohammed V

1961-1999 : Règne d’Hassan II

1961 : La Mauritanie réclamée par le Maroc est admise à l’ONU comme État souverain.

1962 : Le Maroc se dote d’une constitution, modifiée en 1970 puis en 1972.

1963 : La « guerre des sables algéro-marocaine » livrée dans la région de Tindouf tourne à l’avantage du Maroc.

1965 : Devant l’opposition de l’Istiqlal et de l’Union Nationale des Forces Populaires de Mehdi ben Barka, le roi proclame l’état d’exception.

1969 : L’Espagne restitue Ifni au Maroc après avoir rendu Tarfaya en 1965.

Juillet 1971 : Complot du palais de Skirat. Hassan II est indemne.

Août 1972 : Échec d’un attentat contre l’avion du souverain, qui entraîne le suicide du général Oufkir, chef d’état-major de l’armée et commanditaire des deux tentatives d’attentat.

Novembre 1975 : Le roi du Maroc appelle à la « marche verte » qui lance 350 000 volontaires en direction du Sahara occidental pour affirmer le caractère marocain du territoire. Hassan II déjoue ainsi les plans de l’Espagne et de l’Algérie favorables à la mise en place d’un État sahraoui appelé à tomber sous leur influence, ce qui devait notamment donner à l’Algérie une façade sur l’Atlantique. 1976 voit l’installation des Marocains à El-Aioun puis à Villa Cisneros (Dakhla) ; les unités du Front Polisario issues des nomades Reguibat et soutenues par l’Algérie tentent vainement de s’opposer à la mainmise marocaine sur le territoire.

1977 : Les troupes marocaines doivent intervenir au profit de la Mauritanie attaquée par le Front Polisario qui enlève des otages à Zouérate. En 1979, la Mauritanie, où le régime a changé à la suite d’un coup d’État, abandonne l’alliance conclue avec Rabat, ce qui entraîne l’occupation marocaine de la partie du Sahara espagnol qui lui était revenue en 1975.

L’Algérie continue pour sa part à apporter son soutien au Front Populaire pour la Libération de la Saquia-el-Hamra et du Rio de Oro, créé en 1973.

Juin 1977 : Les élections générales sont désastreuses pour l’opposition et confortent le pouvoir royal. La même année, le Maroc intervient au Zaïre pour protéger le régime du général Mobutu menacé par des forces venues de l’Angola voisin contrôlé alors par des communistes alliés aux Soviétiques et aux Cubains.

1987 : Les opérations menées contre le Polisario sont conduites avec succès et le Maroc est présenté par ailleurs comme un « bon élève » du FMI, au risque que les sacrifices imposés par la rigueur budgétaire et les politiques d’ajustement n’aggravent les difficultés des couches les plus défavorisées de la population. La « révolte du pain » qui a affecté plusieurs grandes villes en 1984 a été de ce point de vue révélatrice des difficultés sociales que connaît le pays, confronté à une pression démographique très forte.

1988 : Rétablissement avec l’Algérie des relations diplomatiques rompues depuis 1976 à cause du conflit du Sahara occidental.

1990 : De violentes émeutes nées de la misère éclatent à Fès, Tanger et Kenitra.

1991 : Libération de la famille Oufkir et de l’opposant politique Abraham Serfaty.

1992 : La réforme constitutionnelle limitant les pouvoirs du roi est approuvée lors d’un référendum par 99 % des votants.

1994 : À la suite d’un attentat terroriste perpétré dans un hôtel de Marrakech, le Maroc impose des visas pour les Algériens, ce qui conduit le gouvernement d’Alger à fermer la frontière entre les deux pays. Quelques jours plus tard, le Maroc et Israël échangent des bureaux d’information économique à Rabat et à Tel Aviv.

1995 : Hassan II inaugure à Ifrane la première université anglophone du Maghreb.

1998 : Deux mois après les élections législatives pluralistes de décembre 1997, Hassan II nomme premier ministre le socialiste Abderrahmane Youssoufi. Le processus conduisant vers une monarchie parlementaire complète semble désormais achevé.

1999 : Mort du roi Hassan II. Avènement de Mohammed VI. Le limogeage de Driss Basri, ministre de l’Intérieur depuis vingt-cinq ans, est interprété comme le signe d’une volonté d’ouverture et de libéralisation du nouveau souverain.

Le Maroc à l’époque du protectorat français (1912-1956)

Août 1912 : El-Hiba marche sur Marrakech à la tête de dix mille rebelles et s’en empare mais il est complètement battu par le colonel Mangin à Sidi Bou Othmane le 6 septembre.

1914-1918 : À l’exception de la courte période durant laquelle il est ministre de la Guerre dans un gouvernement Briand, Lyautey « tient » le Maroc pendant la première guerre mondiale avec un minimum d’effectifs alors que des dissidences persistent dans plusieurs régions.

1919 : Les Espagnols s’installent au Cap Blanc, à l’extrémité méridionale du Rio de Oro. Ifni ne sera occupée qu’en 1934, date à laquelle le haut commissaire d’Espagne au Maroc devient également gouverneur général des territoires d’Ifni, du Sahara occidental et du Rio de Oro.

Juillet 1921 : Désastre espagnol d’Anual où la colonne du général Silvestre est anéantie par les rebelles rifains commandés par Abd el-Krim qui entend former une véritable République confédérée des tribus du Rif, au moment où la France doit compter avec la révolte des Druzes de Syrie et du Liban et alors que Mustapha Kemal montre en Turquie comment un pays musulman peut relever le défi de la modernité et de l’impérialisme européen. À partir de 1924, la guerre s’étend au Maroc français.

1925 : Alors que le maréchal Pétain et le général Naulin contiennent la poussée des rebelles, Lyautey, pour qui la mission confiée à Pétain apparaît comme un désaveu, donne sa démission et rejoint la France.

1926: Reddition d’Abd el-Krim.

1927 : Mort de Moulay Youssef. Son troisième fils, Sidi Mohammed ben Youssef, âgé de dix-huit ans, lui succède sur le trône sous le nom de Mohammed V.

1930 : Des manifestations éclatent contre le projet français de séparer, sur le plan juridique, Arabes et Berbères, ce qui porterait un coup fatal à l’unité nationale marocaine. Devant l’hostilité du sultan et de l’opinion, le projet est abandonné en 1934.

1934 : Allal al-Fassi fonde le Comité d’Action Marocain. Le journal nationaliste l’Action du Peuple, créé en 1933 par Mohammed Hassan Ouazzani, est suspendu.

1935 : Le sultan obtient que le Maroc continue de dépendre, en tant que protectorat, du ministère des Affaires Étrangères et non du ministère de la France d’Outre-mer.

1937 : Déçus par le Front Populaire, les nationalistes déclenchent une campagne d’agitation dans tout le protectorat. Allal al-Fassi est déporté au Gabon d’où il reviendra pour prendre la tête du mouvement Istiqlal, « Indépendance ».

1940 : Le sultan est loyal au gouvernement du maréchal Pétain mais refuse, au nom de l’indépendance et de l’unité du pays, d’appliquer au Maroc le statut des juifs promulgué à Vichy.

7-8 novembre 1942 : Débarquement américain à Casablanca, Safi et Kenitra. Le général Noguès, commandant en chef au Maroc, ayant donné l’ordre de résister, les combats durent deux jours jusqu’à l’ordre de cessez-le-feu lancé depuis Alger par l’amiral Darlan.

1943 : Conférence d’Anfa, qui répartit notamment les responsabilités entre le général Giraud et le général De Gaulle. Elle est aussi l’occasion pour Roosevelt d’encourager les aspirations indépendantistes. Création du parti Istiqlal, qui réclame l’indépendance dans son Manifeste de janvier 1944.

1946 : Le résident général Éric Labonne adopte une attitude libérale mais il est remplacé dès 1947 par le général Juin.

1947 : Séparée du Maroc espagnol, l’Afrique occidentale espagnole est divisée en deux entités administratives distinctes, Ifni et le Sahara, lui-même divisé en deux zones, la Saquia-el-Hamra et le Rio de Oro.

1951 : Le sultan ne peut obtenir, lors d’un voyage à Paris, la fin du traité de protectorat. Il entame la « grève du sceau » en refusant de signer les décrets présentés à sa signature par l’administration française. Le remplacement du général Juin par le général Guillaume n’arrange pas les relations entre la Résidence et le Palais.

Août 1953 : Le sultan est exilé en Corse, puis à Madagascar alors que le chérif Mohammed ben Arafa est proclamé à Marrakech « Prince des Croyants ». La France s’appuie sur le pacha de Marrakech, Thamai el-Glaoui, farouchement hostile à l’Istiqlal et aux communistes. Les attentats se multiplient, dont plusieurs contre Ben Arafa que les États étrangers et la Ligue arabe refusent de reconnaître.

1954 : Le général Lacoste succède au général Guillaume pour un an ; il est remplacé par le libéral Gilbert Grandval qui ne reste que deux mois à son poste, puis par André Dubois.

1955 : Exilé à Antsirabé, le sultan Mohammed V demeure intraitable et refuse d’abdiquer. En septembre la conférence d’Aix-les-Bains permet cependant d’aboutir à un accord. Ben Arafa abdique en octobre et les négociations s’engagent entre le sultan d’une part, Edgar Faure et Antoine Pinay de l’autre. Elles aboutissent à la déclaration de La-Celle-Saint-Cloud qui admet l’indépendance totale du Maroc. Le sultan pouvait rentrer dans son pays après vingt-sept mois d’exil.

2 mars 1956. : Le Maroc accède à l’indépendance. Le 7 avril, un accord est signé à Madrid entre Mohammed V et le général Franco, qui met fin à la souveraineté espagnole sur le nord du pays. Le 20 octobre, la zone de Tanger – qui était soumise à un statut international particulier, était elle aussi réintégrée au Maroc.

Le Maroc, face aux impérialismes.

1822-1859 : Règne de Moulay Abderrahmane.


1823 : Signature d’une convention commerciale avec le Portugal, suivie d’accords comparables avec l’Angleterre en 1824, avec la France et le Piémont en 1825.

1828-1830 : Une crise grave éclate à propos de la persistance de la course entre le Maroc d’une part, l’Angleterre et l’Autriche d’autre part. Les puissances européennes ne sont plus disposées à supporter l’insécurité engendrée par les corsaires.

1832 : La mission française du comte de Mornay, dont fait partie le peintre Eugène Delacroix, vient négocier la neutralité marocaine au moment où la France est engagée dans la conquête de l’Algérie.

1884 : Fondation du poste espagnol de Villa Cisneros, sur la côte atlantique du Sahara.


1890 : Convention secrète franco-anglaise fixant les limites de l’expansion française au Sahara occidental et aux confins algéro-marocains.

1894-1908 : Règne de Moulay Abdelaziz.

1900 : Mort du grand vizir Ba Ahmed et début du règne personnel de Moulay Abdelaziz.

1902 : Accord franco-marocain sur la surveillance des confins et des tribus frontalières.

1902 : Accord franco-italien sur le Maroc et la Tripolitaine.

1903 : Le général Lyautey occupe Colomb Béchar en territoire marocain.

1904 : L’Entente Cordiale franco-anglaise repose, pour une bonne part sur le « troc » accordant le Maroc à la France et l’Égypte à l’Angleterre. La même année, l’Espagne se voit reconnaître sa zone d’influence au nord et le petit territoire d’Ifni sur la côte atlantique.

1844 : Après l’incident intervenu lors de la construction, sur les confins algéro-marocains, du poste de Lalla-Maghnia, les Français occupent Oujda et entament des négociations qui demeurent sans résultat. En août, l’escadre du prince de Joinville bombarde Tanger. Le 14 août, la bataille de l’Isly se termine en désastre pour les forces marocaines et, le lendemain, Mogador est occupé. Le 10 septembre, les accords de Tanger mettent un terme à la guerre.

18 mars 1845 : Traité de Lalla Maghnia qui fixe la frontière algéro-marocaine. La France se voit reconnaître un droit de suite au Maroc.

1847 : Reddition de l’émir Abd el-Kader, le chef de la résistance algérienne à l’occupation française.

1856 : Traité commercial avec l’Angleterre, qui accorde de nombreux privilèges aux marchands anglais.

1859-1873 : Règne de Mohammed IV.

1860 : Après un incident frontalier, l’occupation espagnole de Tétouan débouche sur la paix de Ceuta, qui contraint le Maroc à payer une lourde indemnité à l’Espagne.

1863 : La France obtient des privilèges douaniers analogues à ceux de l’Angleterre. Le Maroc abandonne une bonne partie de sa souveraineté en matière douanière, fiscale et judiciaire. Privé d’une partie de ses ressources traditionnelles, le sultan s’endette auprès des banques anglaises.

1873-1894 : Règne de Moulay Hassan ou Hassan Ier.

1880 : La conférence internationale de Madrid accorde à presque tous les pays européens les privilèges dont bénéficiaient jusque-là Français et Anglais.

1883-1884 : Reconnaissance réalisée, dans l’intérieur du Maroc demeuré fermé aux étrangers, par Charles de Foucauld déguisé en juif.

1905 : Coup de Tanger. Discours de Guillaume II proclamant son hostilité aux ambitions coloniales de la France au Maroc.

1906 : La conférence d’Algésiras réunit treize pays, dont les USA et le Maroc. L’indépendance et l’intégrité du Maroc sont réaffirmées mais la position française est renforcée puisque Paris est désormais en mesure de contrôler les finances marocaines et donc le makhzen c’est-à-dire l’État.

1907 : L’assassinat à Marrakech du docteur Mauchamp entraîne l’occupation de Oujda par les Français. Les émeutes qui éclatent en juillet à Casablanca, à la suite de l’ouverture d’un chantier de voie ferrée à l’emplacement d’un cimetière, entraînent le bombardement de la ville par un croiseur, ce qui déclenche le pillage du mellah et un pogrom contre les juifs.

1908 : Lyautey impose l’autorité française aux tribus installées entre la frontière algérienne et la Moulouya. Dans le même temps, le général d’Amade prend le contrôle de la Chaouïa.

1908-1912 : Règne de Moulay Hafid. Frère aîné d’Abdelaziz, il est proclamé à Marrakech dès le mois d’août 1907 puis marche sur Meknès et Fès. Accusé d’impiété – il était très séduit par les inventions occidentales telles que la bicyclette, les appareils photographiques ou les phonographes –, Abdelaziz est déchu et se réfugie à Rabat où il est bien accueilli par les Français.

Septembre 1908 : L’incident des « légionnaires déserteurs » accueillis par le consulat d’Allemagne à Casablanca ouvre entre Paris et Berlin une deuxième crise marocaine, après celle de 1905-1906.

1909 : L’Espagne étend la zone qu’elle contrôlait à l’ensemble du Rif.

1911 : Devant la révolte des tribus qui a gagné Fès, le sultan demande aux Français d’aller y rétablir l’ordre mais il semble que ceux-ci lui ont pour le moins forcé la main. La colonne Moinier entre à Fès le 21 mars. Meknès est prise en juin. En contrepartie, l’Espagne occupe Larache et Ksar-el-Kébir et l’Allemagne réagit en envoyant la canonnière Panther à Agadir « pour protéger ses intérêts économiques » S’ouvre alors, après ce « coup d’Agadir », la troisième crise franco-allemande à propos du Maroc, finalement réglée par le troc proposé par Joseph Caillaux qui voit l’Allemagne laisser les mains libres à la France dans le royaume chérifien contre le rattachement d’une partie de l’Afrique équatoriale française au Cameroun allemand. La convention est signée le 4 novembre.

30 mars 1912 : Signature du traité de protectorat. Quelques jours plus tard, Fès se soulève, des Français sont assassinés, le mellah juif est pillé. Les tribus soulevées viennent assiéger la capitale. Le 27 avril, Lyautey est nommé résident général et, un mois plus tard, Gouraud écrase la révolte de Fès. Marrakech est occupée en septembre 1912 et Taza en I914. Lyautey décide d’installer la capitale à Rabat et obtient l’abdication de Moulay Hafid remplacé par son frère Moulay Youssef.

Le Maroc, le temps de la grandeur alaouite.

Originaires du Hedjaz, les Alaouites descendent – comme les Saadiens – de Hassan fils aîné de Fatima et d’Ali, la fille et le gendre du Prophète, et constituent donc une lignée chérifienne. Venus s’installer dans le Tafilalet à la fin du XIIIe siècle, ils sont également désignés sous le nom de Filaliens.

1631-1636 : Moulay ach-Chérif impose son autorité dans la région du Tafilalet.

1636-1664 : L’un de ses fils, Moulay Mohammed, engage la lutte contre la zaouïa de Dila puis conquiert pour quelque temps Oujda et Tlemcen avant de se replier sur la Tafna quand se déclenche la réaction turque.

1554-1672 : Règne de Moulay Rachid. Frère cadet de Moulay Mohammed, il réussit à imposer son autorité à tout le Maroc. Il prend tout d’abord le contrôle des itinéraires commerciaux transsahariens. Il s’empare de Marrakech en 1669 mais disparaît dans un accident de cheval.

1672-1727 : Le règne de Moulay Ismaïl correspond à une période d’apogée de la puissance marocaine. Demi-frère des deux précédents sultans et gouverneur de Meknès, il y est proclamé à l’annonce de la mort de Moulay Rachid. Il lui faudra une vingtaine d’années pour consolider, contre les divers particularismes locaux ou religieux, l’unité du royaume. Le sultan dote le Maroc d’une puissante armée, composée pour une bonne part d’esclaves noirs qui lui sont totalement dévoués, ce qui permet au pouvoir central d’être moins dépendant des tribus trop souvent rebelles.

1681 : Traité de La Mamora (Mehdiya) entre le Maroc et la France, contre l’Angleterre et l’Espagne, mais Louis XIV ne le ratifiera pas en raison de la persistance de la course salétine. En 1682, un traité d’amitié n’en est pas moins signé à Saint-Germain-en-Laye.

1689 : Ambassade française de Pidou de Saint Olon. Elle est reçue à Meknès, la capitale de Moulay Ismaïl. En 1698, une dernière ambassade, marocaine celle-là, se rend en France mais l’accès au trône d’Espagne du petit fils de Louis XIV deux ans plus tard condamne toute perspective d’alliance contre ce pays.

1701 : Échec d’une expédition contre les Turcs de la Régence d’Alger.

1710 : Le consul de France à Salé quitte le Maroc, suivi deux ans plus tard par celui de Tétouan.

1718 : La France et l’Espagne rompent leurs relations avec le Maroc. Ce sont les Anglais qui en profitent sur le plan commercial.

1727-1757 : Douze fils de Moulay Ismaïl se succèdent au pouvoir en fonction des caprices d’une armée qui fait et défait les sultans. L’anarchie s’installe. Les caisses de l’État sont vidées et le pays connaît même localement des débuts de famine.

1757-1790 : Règne de Sidi Mohammed ben Abdallah. S’appuyant sur les tribus du Sous, il brise le pouvoir des troupes d’esclaves noirs devenus des prétoriens.

1757 : Le sultan signe un traité de commerce avec le Danemark, puis en 1760 avec l’Angleterre, en 1763 avec la Suède et, deux ans plus tard avec Venise. Il faut attendre 1767 pour voir un traité analogue conclu avec la France. Le sultan fait également aménager par un ingénieur français, le Toulonnais François Cornut, le port de Mogador-Essaouira. Il fait également engager des travaux dans le port de Dar-el-Beida qui deviendra Casablanca.

1765 : Une escadre française bombarde Salé et Larache.

1769 : Les Portugais choisissent d’évacuer Mazagan mais le sultan échoue, en 1774, quand il assiège Melilla et les Espagnols conservent leurs positions.

1776-1782 : Le Maroc est affecté par une terrible sécheresse, génératrice de famine. De 1797 à 1800, il connaît une épidémie de peste très meurtrière et la conjonction de ces deux calamités affaiblit terriblement le pays, qui perd peut-être alors la moitié de sa population.

1787 : Les États-Unis d’Amérique signent un traité d’amitié avec le Maroc.

1790-1792 : Règne de Moulay Yazid. Il est troublé par une guerre malheureuse contre l’Espagne et par les dissidences de ses frères. Le sultan est tué au combat lors de l’une de ces révoltes.

1792-1822 : Règne de Moulay Slimane, l’un des fils de Sidi Mohammed ben Abdallah, qui doit d’abord s’imposer à ses frères.

1813 : Le sultan finit par avoir raison de la révolte du Rif.

1818 : Le sultan est battu lors d’une révolte des Berbères de l’Atlas, qui entrent à Fès en 1820. Il a dressé contre lui de nombreux opposants, notamment les zaouïas quand il a voulu lutter contre les marabouts et les moussems, les rassemblements festifs autour de leurs tombeaux. Il s’inspirait de la réforme wahhabite qui venait de triompher en Arabie avec les Saoudiens mais ces tentatives ne firent qu’engendrer la révolte populaire. Moulay Slimane reprend le dessus mais il est de nouveau vaincu en 1822 et abandonne alors le pouvoir au profit de l’un de ses neveux, Moulay Abderrahmane ben Hicham.

Le Maroc, de la décadence mérinide au royaume saâdien



1358-1374 : Six sultans règnent durant cette période, généralement déposés ou assassinés par les vizirs, qui exercent la réalité du pouvoir alors que le pays plonge dans l’anarchie.

1374-1393 : Le roi nasride de Grenade exerce une tutelle de fait sur le Maroc et occupe Gibraltar et Ceuta.

1398-1420 : Règne du grand sultan mérinide Abou Saïd III.

1399: Henri III de Castille prend Tétouan et vend sa population.

1415: Les Portugais s’emparent de Ceuta.

1420-1465 : Règne du dernier Mérinide Abd al-Haqq. Il est porté au pouvoir par le gouverneur de Salé Abou Zakariya Yahya de la tribu des Beni Wattas alliée des Mérinides et installée dans le Rif. Cet Abou Yahia va exercer une véritable régence et garder le pouvoir pendant vingt-huit ans. Abd al-Haqq se retourne contre la famille du régent et la fait massacrer, à l’exception de celui qui deviendra en 1471 le premier souverain wattasside.

1437 : Échec de l’expédition portugaise contre Tanger.

1438 : Avènement du roi de Portugal Alphonse V, surnommé « l’Africain » ; qui mène au Maroc une politique résolument expansionniste.

1458 : Prise de El-Ksar-es-Seghir par les Portugais.

1465 : La révolte de Fès entraîne l’exécution du sultan Abd al-Haqq. Un sultan d’origine idrisside, Abdallah al-Jouti, est proclamé mais son autorité se limite à la région de Fès.

1471 : Mohammed ech-Cheikh, qui a survécu au massacre des Wattassides, vient assiéger Fès, s’en empare l’année suivante et fonde la nouvelle dynastie wattasside. La même année, les Portugais prennent Arzila, puis Tanger, ce qui leur permet de contrôler le détroit.

1472-1505 : Règne de Mohammed ech-Cheikh qui ne peut s’opposer à l’éclatement territorial du pays et à l’intervention des Portugais sur les côtes du pays.

1481 : Les Portugais imposent leur autorité à Safi qu’ils occuperont effectivement en 1508, puis à Azzemour en 1486 (occupée en 1513), à l’embouchure de l’Oum-er-Rbia.

1492 : À l’issue de la guerre commencée dix ans plus tôt, les Rois Catholiques d’Espagne s’emparent de Grenade, scellant ainsi la fin de l’Islam espagnol.

1505-1524 : Règne de Mohammed II. Il échoue dans ses tentatives de reprendre Arzila en 1508 et 1515 et Tanger en 1511.

1505 : Joao Lopes de Sequeira fonde Santa Cruz de Aguer (Agadir), récupéré par la Couronne portugaise en 1513.

1514 : Débuts de l’établissement portugais de Mazagan, qui durera jusqu’en 1769.

1515 : Battus à La Mamora, les Portugais doivent abandonner l’embouchure du Sebou.

1519 : Construction de la forteresse portugaise d’Agouz, à l’embouchure de l’oued Tensift.

1524 : La famille saadienne se rend maîtresse de Marrakech. Il s’agit d’une lignée chérifienne originaire du Hedjaz dont l’un des chefs Abou Abdallah, disparu en 1517, avait rallié derrière lui le Sous pour lutter contre les Portugais. Le rôle grandissant des Saadiens va de pair avec l’essor des zaouias ou confréries, et l’autorité spirituelle grandissante des marabouts, phénomène fréquent en période de crise alors que l’Islam paraît menacé. Mohammed el-Jazouli, chef d’une puissante zaouïa du Sous, a ainsi soutenu dès 1511 la désignation comme chef de guerre d’Abou Abdallah surnommé « Celui qui est appelé par Dieu ».

1524-1550 : Règne d’Ahmed al-Wattassi. Il doit reconnaître aux Saadiens une indépendance de fait dans les régions du Sud. Quand il se décide à marcher sur Marrakech en 1528, il est battu et doit se replier. Deux fils d’Abou Abdallah se partagent alors le pouvoir dans le sud du pays : Ahmed el-Arej règne à Marrakech, Mohammed ech-Cheikh est gouverneur du Sous.

1537 : Victorieux des Wattassides à l’Oued-el-Abid, les Saadiens obtiennent le partage du Maroc en deux royaumes dont la frontière est située à hauteur de la région du Tadla.

1541 : Les Saadiens arrachent Agadir aux Portugais et apparaissent comme les défenseurs de l’Islam alors que, trop faibles, les Wattassides cherchent à négocier avec les chrétiens. La chute d’Agadir marque le début du reflux portugais. Azemmour et Safi sont bientôt évacués et, après la prise de Fès, par les Saadiens, El-Ksar-es-Sghir et Arzila sont abandonnés à leur tour en 1550. À cette date, les Portugais ne conservent plus que Tanger, Ceuta et Mazagan.

1548 : Fait prisonnier par les Saadiens, le sultan est libéré contre l’abandon de Meknès.

1550 : Prise de Fès par les Saâdiens.

1552 : Échec des tentatives saâdiennes dans l’ouest de l’actuelle Algérie.

1554 : Appuyé par les Turcs d’Alger, Bou Hassoun, un Wattasside reprend Fès mais cette restauration est éphémère car Bou Hassoun est finalement vaincu et tué dans le Tadla par le Saâdien Mohammed ech-Cheikh qui récupère Fès. Les derniers Wattassides sont massacrés par des pirates alors qu’ils fuyaient le Maroc.

1554-1557
: Règne de Mohammed ech-Cheikh sur un Maroc réunifié, dont la capitale est transférée de Fès à Marrakech. Le sultan marocain, inquiet des ambitions ottomanes, se tourne alors vers l’Espagne de Philippe II et négocie secrètement avec le comte d’Alcaudete, gouverneur espagnol d’Oran, pour agir contre Alger mais les Turcs devancent l’offensive prévue et assiègent sans succès Oran, alors que les Marocains échouent devant Tlemcen.

1557 : Mohammed ech-Cheikh est assassiné par un transfuge turc qui s’était mis à son service et sa tête est portée à Alger puis envoyée à Constantinople. Les troupes algéroises menacent Fès après une bataille indécise livrée sur l’oued Sebou mais une sortie des forces espagnoles d’Oran les contraint au repli.

1557-1574 : Règne d’Abou Mohammed Abdallah el-Ghalib Billah. Il échoue dans sa tentative contre Mazagan et la révolte morisque de Grenade gêne sa volonté d’alliance avec l’Espagne contre la menace ottomane. Celle-ci apparaît moins dangereuse après que les flottes chrétiennes ont battu à Lépante celle du sultan, en octobre 1571.

1574-1576 : Règne de Mohammed el-Moutaoukil, l’aîné des fils de Mohammed el-Ghalib alors que, selon la tradition, le frère aîné du défunt, Abdelmalek, aurait dû lui succéder. Abdelmalek, qui a combattu dans les armées ottomanes, bénéficie du soutien du sultan turc qui cherche ainsi à installer enfin la puissance ottomane au Maroc. Abdelmalek peut ainsi envahir le pays avec une puissante armée turque et il s’empare de Fès, puis de Marrakech après avoir battu son neveu près de Rabat. Celui-ci recherche alors l’appui du roi du Portugal Sébastien, qui espère ainsi prendre pied de nouveau sur les côtes marocaines.

1576-1578 : Règne d’Abdelmalek el-Moâtassem Billah. Il cherche à écarter du Maroc l’allié turc qui lui a permis de s’installer au pouvoir car il comprend que le sultan de Constantinople constitue la principale menace pour l’indépendance marocaine, autrement dangereuse que celle de l’Espagne de Philippe II, contrainte de disperser ses efforts d’Italie aux Flandres.

4 août 1578 : Bataille de l’Oued el-Makhzen – dite aussi d’Alcazarquivir, ou « bataille des trois rois » – au cours de laquelle le roi Sébastien de Portugal et son protégé Mohammed el-Moutaouakil se noient dans la rivière en tentant de fuir pendant qu’Abdelmalek est emporté par la maladie. La victoire marocaine est totale et aura des conséquences dramatiques pour le Portugal qui avait perdu le meilleur de ses forces et dont le prince n’avait pas de descendant, ce qui allait entraîner en 1580 l’annexion du pays par l’Espagne de Philippe II, l’oncle du roi défunt. Le petit royaume lusitanien allait ainsi perdre pendant soixante ans son indépendance.

1578-1603 : Règne d’Ahmed el-Mansour, le frère d’Abdelmalek. Son règne correspond à une période de paix qui voit l’Empire ottoman renoncer à ses ambitions en direction de l’ouest, ce qui contribue à fortifier l’indépendance marocaine.

1581 : Les Marocains s’emparent des oasis du Touat qui constituaient une étape obligatoire sur la route menant du Sud algérien vers Tombouctou et Gao, une route qui avait progressivement supplanté celle passant par le Tafilalet. Le déclin du commerce transsaharien – dont les caravanes sont maintenant concurrencées par les caravelles portugaises qui vont directement sur les côtes guinéennes – et la volonté de contrôler les salines de Teghaza dont s’est emparé l’Empire songhay de Gao conduisent naturellement le Maroc à se tourner vers ces régions pour rétablir des échanges qui, pendant au moins sept siècles, s’étaient révélés très fructueux pour lui.

13 mars 1591 : Après avoir traversé le Sahara par Tindouf, Teghaza et Taoudeni, l’armée marocaine du pacha Djouder se heurte à Tondibi aux troupes de l’Askia de Gao qui sont rapidement mises en déroute. Gao est prise et l’Askia accepte toutes les conditions marocaines mais le sultan envoie des renforts confiés à un certain Mahmoud et exige davantage. Vaincu, l’Askia est tué, l’Empire songhay disparaît et un pachalik marocain est installé à Tombouctou où il se maintiendra jusqu’en 1660. Cette conquête ne modifiera pas profondément les échanges car l’or du Soudan continuera à s’exporter par la côte du golfe de Guinée ou par des itinéraires transsahariens aboutissant sur les côtes méditerranéennes contrôlées par les Ottomans.

1603 : À la mort du sultan, emporté par une épidémie de peste, le pays voit bientôt s’affronter ses fils proclamés sultans, l’un à Fès, l’autre à Marrakech. Moulay Zidane sort finalement vainqueur de la lutte l’opposant à ses frères Abou Faris et Al-Mamoun. Au cours des quarante ans qui suivent, plusieurs sultans saâdiens se succèdent à Fès d’une part, à Marrakech de l’autre. Il faut attendre la victoire des Alaouites pour voir l’ordre et l’unité rétablis.

1609-1614 : Expulsion des Morisques d’Espagne. Un grand nombre d’entre eux vient s’installer au Maroc : ceux venus d’Estremadure près de Rabat, d’autres à Salé où ils fondent une république corsaire appelée à devenir fameuse et à multiplier ses expéditions dans tout l’Atlantique.