Ouidah est connue pour le rôle principal qu'elle a joué dans la traite des esclaves au cours des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles, où presque un million de personnes a été embarqué sur des navires et, depuis la plage de Ouidah, transporté à travers l'Atlantique. À l'origine, pourtant, Ouidah (autrefois Gléwé) n'était qu'un petit village dans un petit royaume de Xwéda, qui parvenait à subvenir aux besoins de ses habitants grâce à l'agriculture, la chasse et la pêche dans les lagunes côtières – loin des dangers de la mer et des marées. La première rencontre entre Ouidah et les Européens eut lieu au cours du XVIe siècle. Même si la traite des esclaves le long de la Baie du Bénin débuta aussitôt après, ce n'est qu'à la fin du XVIIe siècle que les marchands européens commencèrent à acheter des esclaves au royaume de Xwéda à large echelle, en établissant des forts et des comptoires dans la ville de Gléwé. Ce commerce assurait la prospérité au royaume jusqu'au moment de son invasion militaire, en 1727, par le royaume du Dahomey : ses citoyens furent tués, capturés et dispersés et le commerce avec les Européens passa aux main des Dahoméens. La ville de Ouidah resta sous le contrôle des Dahoméens jusqu'à la colonisation de ces dernier par la France. La traite des esclaves fut extrêmement intense : vers le milieu du XVIIIe siècle la population de Ouidah atteignait le nombre de 10 000 habitants alors que l'économie était à son apogée. L'année 1818 a vu l'installation de Francisco Félix de Souza, connu par les Dahoméens sous le nom de Chacha, à la tête, au nom du royaume, de l'entreprise négrière. Ses descendants conservent jusqu' aujourd'hui une position importante dans la société de Ouidah. Dans la mesure où les gouvernements européens dénonçaient la traite des esclaves comme brutale et injustifiable, le commerce négrier à travers l'Atlantique entrait dans son déclin. À la fin du XIXe siècle la ville de Ouidah commença à concentrer son activité économique sur l'exportation, beaucoup moins lucrative, de l'huile de palme. Alors même que le commerce négrier était bien à son déclin, commençait la répatriation de descendants des esclaves exportés vers le Nouveau Monde. Ils constituaient, pour la plupart, une troisième génération des réduits à l'esclavage au Brésil. De retour au Bénin (et particulièrement à Ouidah), ils apportèrent beaucoup de leurs coutumes et traditions. Aujourd'hui encore, plusieurs examples de l'architecture afro-brézilienne témoignent de cette période-là. Le royaume du Dahomey (y compris Ouidah) fut colonisé par les Français en 1902 ; en 1962, pourtant, il obtint l'indépendance |
Ouidah est le lieu le plus important de la religion vaudou au Bénin et dans le monde puisque le Bénin est la patrie du vaudou. Depuis 1992, la ville accueille d’ailleurs un festival mondial consacré à l’art et à la culture du vaudou le 10 janvier de chaque année, journée déclarée fête nationale. C’est aussi dans cette ville qu’a eu lieu le fructueux commerce des esclaves, embarqués vers l’Europe, les Antilles et les Amériques pour travailler dans les plantations, comme employés de maison ou tout autre main d’oeuvre gratuite dont on use et abuse…
Ouidah et le culte vaudou au Bénin
La majorité des béninois sont croyants. Ils sont chrétiens mais pratiquent également le culte du Vaudou, une religion polythéiste extrêmement populaire en Afrique noire. Des cérémonies vaudou sont organisés pour remercier des divinités par exemple dans la cas d'une guérison suite à une longue maladie. Le rituel consiste dans ce cas à sacrifier des animaux : moutons pour le plus fortunés ou poulet mais aussi chat, chien...
Le sacrifice a un sens très précis dans le culte Vaudou : il s'agit d'ôter la vie d'un animal pour se la réserver. Le vaudou n'a rien de magique; ce n'est pas non plus de la sorcellerie; il s'agit plutôt pour les hommes de se rapprocher des forces divines. En ce sens il peut considéré comme une forme originelle de religion. C'est une prière où l'on assiste au spectacle d'un mort comme pour affronter et mieux repousser la sienne. Découvrez dans cette vidéo un rite de sacrifice vaudou.
Le Bénin est considéré comme le berceau du Vaudou et Ouidah en est la ville "sainte". Dans un de ses couvent, où réside l'héritier d'une longue dynastie de chefs suprêmes, on y vénère Augoun, une divinité majeure, dieu des transports et du fer... Le culte Vaudou compte plus de 160 divinités différentes. Ouidah est devenu le point de ralliement entre tous ces dieux, non pas pour des raisons spirituelles mais pour des raisons historiques: c'est dans cette ville que les esclaves de toute l'Afrique se retrouvaient, pratiquaient ensemble le culte vaudou avant d'être embarqués de force pour un bien triste voyage...
Le masques Zangbeto ou gardien de la nuit, est fait de paille mais l'esprit qui l'anime peut se matérialiser sous plusieurs formes bien visibles, diverses statuettes voudou ou même en animal. Il est chargé de veiller sur le sommeil des habitants et d’éloigner, mauvais esprits et voleurs. Esprit caché sous un costume de paille, semblable à une botte de foin, tournant sur lui-même, il sort généralement la nuit, accompagné de ses initiés, jouant de la musique en tapant sur des cloches et tambours en chantant.
Pour mieux comprendre la triste histoire de la ville et de l’esclavage, nous sommes allées visiter le musée de l’esclavage situé dans l’enceinte de l’ancien fort portugais. À l’origine, c’était là que les Portugais faisaient le commerce des esclaves, et tout au long de son histoire jusqu’au moment où il fut pris par le royaume du Damencé sa restauration et, en 1967, le fort est devenu le Musée d’Histoire de Ouidah.homey, en 1961, le fort servait de site diplomatique portugais dans la zone. Après qu’il soit devenu la propriété du Dahomey, le gouvernement a commencé sa restauration et, en 1967, le fort est devenu le Musée d’Histoire de Ouidah.