Ce n’est pas parce qu’elle est rare qu’une voiture est forcément désirable ou digne de figurer au cœur d’une collection, mais s’il y a bien une chose qui rend certaines voitures exceptionnellement recherchées, c’est bien le nombre très limité d’exemplaires fabriqués. Prenez n’importe quelle voiture de luxe, fabriquez-en seulement une vingtaine ou une trentaine d’exemplaires, et hop : vous voilà avec un véhicule qui restera toujours plus recherché que son homologue sorti à plusieurs milliers d’exemplaires. Dans cet article, nous allons passer en revue quelques-uns de ces petits bijoux que tout le monde s’arrache, de superbes voitures que tout le monde aimerait posséder mais que seulement quelques happy few fortunés auront la chance d’approcher. Bienvenue au cœur des rêves des multi-milliardaires.
BMW 507 (ALLEMAGNE)
Production totale : 253
Dans les années d’avant-guerre, BMW a construit quelques voitures exceptionnelles, et notamment la 328 roadster. Mais il a fallu attendre 1956 pour que l’entreprise allemande revisite la formule avec l’introduction de sa magnifique 507 deux sièges. Équipée d’un V8 de 3168 cm3 de cylindrée, elle disposait de 150 chevaux de puissance pour une vitesse de pointe de 195 km/h. OK, rien d’exceptionnel dans un monde où certaines voitures pointent à 320 km/h, mais à l’époque, la 507 était déjà une vraie belle bête, et ce n’est pas pour rien si Elvis Presley s’en était acheté une. Il s’en est finalement produit qu’une petite cinquantaine par an, pour seulement 253 au total.
ZENVO ST1 (DANEMARK)
Production totale : 15
Si vous jetez un œil rapide à la carte géographique des supercars, vous verrez que le Danemark n’est pas très bien représenté. Mais Jesper Jensen s’est donné pour mission de changer la donne en 2009, avec son incroyable Zenvo ST1. Au cœur du bolide, on trouve un V8 turbocompressé de 7 litres, capable de fonctionner à l’essence mais aussi au bio-éthanol et qui envoie jusqu’à 1 104 chevaux. Grâce à un poids plume de 1 688 kg à vide, le couple moteur-carrosserie offre un sacré ratio poids-puissance et une délicieuse vitesse de pointe de 375 km/h. Positionnée à 770 000 euros au moment de sa sortie, voilà un bijou dont l’exclusivité était quasiment garantie, dans la mesure où Jensen avait promis que pas plus de 15 véhicules ne seraient construits.
FERRARI 500 SUPERFAST (ITALIE)
Production totale : 37
Ferrari a produit 47 exemplaires de sa Ferrari 400 Superamerica entre 1959 et 1964. Quand le modèle a été remplacé par la 500 Superfast, le constructeur italien est allé plus loin encore dans l’exclusivité, attirant quelques-uns des amateurs les plus riches de la planète : le shah d’Iran, Aga Khan, le Prince Bernhard de Hollande, l’armateur grec Peter Livanis ou la star de cinéma Peter Sellers. Malgré une période de production de quatre ans, seuls 37 exemplaires sont sortis des usines de production, boostées par un V12 de 4962 cm3 et capables de pointer à 280 km/h… à une époque où la plupart des voitures familiales avaient déjà bien du mal à atteindre la moitié de cette vitesse…
KOENIGSEGG CC8S (SUÈDE)
Production totale : 6
L’objectif de Christian von Koenigsegg était clair : concevoir une voiture capable de battre la F1 de McLaren. Le résultat ? Un prototype baptisé CC, plusieurs fois revisité jusqu’à la commercialisation de la CC8S en 2002, la toute première voiture de série de Koenigsegg. Carrosserie en fibre de carbone, suspension entièrement ajustable : la CC8S ne se cachait pas de sa proximité avec les technologies réservées aux voitures de course ; elle innovait aussi avec une transmission à palettes. Le conducteur pouvait même ajuster différents paramètres du châssis, de l’aérodynamique et des freins directement depuis le cockpit ! Des détails, certes, mais surtout un luxe jusque-là peu disponible sur les voitures rivales, y compris les plus exceptionnelles.
TUCKER 48 (ETATS-UNIS)
Production totale : 51
L’objectif de Preston Tucker ? Détrôner les géants américains Chrysler, Ford et General Motors, rien de moins. Il avait conçu une incroyable berline de luxe, appelée Tucker Torpedo à l’origine, promettant sécurité, confort et raffinement à un niveau encore jamais atteint. Il avait même engrangé pas moins de 300 000 commandes pour son incroyable véhicule. Malheureusement, il s’était montré trop ambitieux par rapport à ses véritables capacités de production, et avait dû abandonner petit à petit la plupart des caractéristiques exceptionnelles de sa voiture. Il avait même été accusé de fraude, avant d’être finalement acquitté… trop tard. Le rêve était terminé, avec seulement 37 véhicules produits, et encore 14 en pièces détachées.
ARASH AF-10 (ROYAUME-UNI)
Production totale : aucune,pas encore du moins
Arash Farboud a ouvert sa boutique il y a finalement déjà longtemps, en 1999, mais il n’a pas encore vendu une seule voiture. Ses premiers efforts ont été consacrés à sa Farboud GT finalement restée à l’état de prototype ; il a ensuite conçu la Farboud GTS, dont le concept a été vendu à Chris Marsh qui en a fait la Farbio GTS350. En 2009, Farboud est revenu avec l’AF-10, emportée par un V10 de 850 chevaux, développé par la suite pour devenir un véritable monstre de 2080 chevaux. Révélée au salon de l’automobile de Genève, cette édition hybride offre un V8 hypervitaminé de 900 chevaux et 6,2 litres, boostée par quatre moteurs électriques ajoutant encore 1180 chevaux. Bon, avec son prix (plus d’un million d’euros) il est clair que la production devrait rester « limitée ».
BUGATTI VEYRON (ALLEMAGNE)
Production totale : 450
Comparée à toutes les autres raretés décrites dans cette série, la Veyron est finalement presque ordinaire. Mais depuis les premiers prototypes conçus en 2004, la marque n’a jamais cessé de proposer des modèles uniques ou des séries hyper limitées, si bien que le risque de croiser deux voitures vraiment identiques est extrêmement limité. Parmi ces modèles, on a pu admirer les « One of One », Hermès, Venet ou encore Sang Noir. Sans compter les séries limitées « Légendes », conçues en hommage à six personnages clés de l’histoire de Bugatti : Jean-Pierre Wimille, Jean Bugatti, Meo Costantini, Rembrandt Bugatti, Black Bess et Ettore Bugatti.
FALCON F7 (ETATS-UNIS)
Production totale : 12 environ
C’est au Salon de l’automobile de Detroit que Falcon a présenté pour la première fois sa F7, encore à l’état de prototype. Un an plus tard, l’entreprise servait son tout premier client, avant de mettre en route une production qui avoisine désormais la douzaine d’exemplaires. La version standard embarque un moteur V8 de 7 litres et 620 chevaux, à aspiration naturelle, qui catapulte la F7 de 0 à 100 km/h en 3,5 secondes, puis à une vitesse de pointe de 350 km/h. Pour ceux qui en veulent encore plus, il existe également une version bi-turbo de 1 100 chevaux qui passe de 0 à 100 km/h en tout juste 2,7 secondes !
GTA SPANO (ESPAGNE)
Production totale : limitée à 99
Si vous pensiez que SEAT était le seul fabricant espagnol de voitures, alors… reconsidérez la question. Pourquoi ? Parce qu’il en existe au moins un autre, GTA Moteur, basé à Valence. Ce sont eux qui conçoivent et produisent la Spano depuis 2010. Emportée par un V10 8,3 litres surboosté emprunté à la Dodge Viper, le petit bolide dispose d’une puissance de 780 chevaux (il existe également des versions à 820 ou 900 chevaux). Même la moins puissante de ces petits monstres atteint facilement 100 km/h en moins de 3 secondes, et dispose d’une impressionnante vitesse de pointe de 355 km/h. Les chiffres de production réels sont inconnus, mais GTA a promis de ne pas dépasser 99 exemplaires, afin de maintenir son exclusivité.
NOBLE M600 (ROYAUME-UNI)
Production totale : inconnue
Noble a longtemps construit des voitures hyper performantes, pleines de style, avec des caractéristiques remarquables, et la M600 s’inscrit dans cette belle lignée. Ce que ce modèle-là a de sensationnel, cependant, avec son ticket d’entrée à près de 230 000 euros, c’est l’opportunité qu’elle offre à Noble de rejoindre les rangs très fermés du marché hyper haut-de-gamme. Propulsée par un moteur Volvo V8 bi-turbo 4,4 litres de 650 chevaux monté en transverse, la M600 dispose d’une carrosserie en fibre de carbone qui lui donne un rapport poids-puissance de 558 chevaux par tonnes. Le résultat ? Une voiture capable de passer de 0 à 195 km/h en 8,9 secondes et une vitesse de pointe estimée à 360 km/h.
SALEEN S7 (ETATS-UNIS)
Production totale : environ 30
OK, Saleen est une entreprise américaine. Mais les Britanniques de Ray Mallock Limited ont très largement contribué à son développement. Faites plus pour évoluer sur la piste bitumée que sur la moquette des showrooms, les S7 n’ont été produites qu’en nombre très limité… d’ailleurs personne n’en connaît le nombre exact, même s’il se murmure qu’il n’y en aurait pas plus d’une trentaine. La S7 a été produite entre 2000 et 2006. Jusqu’en 2005, elle était organisée autour d’un V8 de 550 chevaux, qui a ensuite laissé place à un bi-turbo de 750 chevaux pour une vitesse impressionnante de pointe de 400 km/h.
SSC ULTIMATE AERO XT (ETATS-UNIS)
Production totale : 5
Shelby SuperCars (SSC) a sorti son Aero en 2004 et a directement annoncé la couleur avec un moteur V8 repris d’une Corvette de 782 chevaux et une vitesse de pointe annoncée à 380 km/h.
Mais il ne s’agissait que d’un apéritif, et les chiffres n’ont dès lors pas cessé de grossir, avec une version de 1 183 chevaux et une vitesse de pointe impressionnante de 412 km/h, soit un exploit permettant de rafler à la Veyron son titre de voiture de série la plus rapide du monde. Le clou de la production ? La XT de 1 300 chevaux, une série spéciale limitée à seulement 5 exemplaires et produite en 2013.
TRIDENT ICENI (ROYAUME-UNI)
Production : aucune !
La Trident Iceni est née en l’an 2000. Il a fallu une petite décennie pour qu’une nouvelle Iceni soit révélée aux yeux du public, avec son multiplicateur de couple électronique. Une technologie qui permet au moteur diesel de 6,6 litres de développer un couple hallucinant de 949 Nm, avec même une option pour booster l’ensemble tout en augmentant la puissance à 600 chevaux. L’Iceni est également réputée pour être capable de rouler en continu à 115 km/h en ne consommant que très peu. A cette vitesse, le moteur de la bête tourne à 980 tours par minute : la machine est alors supposée pouvoir parcourir plus de 3 200 km sur un seul plein ! Malheureusement, aucun client n’a encore été livré...