Les Émirats arabes unis ont mis en exploitation la première centrale nucléaire du monde arabe, véritable illustration de leur volonté de diversifier leur économie. La pétromonarchie développe aussi les énergies renouvelables et souhaite attirer davantage d’investissements liés aux hautes technologies.
Douze ans après avoir dévoilé leur programme nucléaire « pacifique », les Émirats arabes unis ont mis en service, vendredi 31 juillet, le premier réacteur de la centrale de Barakah, dans le nord-ouest du pays.
Le premier pays arabe à produire de l’énergie nucléaire civile
À terme, cette centrale comptera 4 réacteurs et aura la capacité de produire 5 600 mégawatts d’électricité, soit environ 25 % des besoins en énergie du pays. Sa construction, estimée à environ 22,5 milliards d’euros, est assurée par un consortium mené par le groupe sud-coréen Korea Electric Power Corporation (Kepco).
Les Émirats arabes unis deviennent ainsi le premier pays arabe à produire de l’énergie nucléaire civile. Ce programme répond à une des priorités de la politique émirienne : la diversification de son économie. Selon Mohammed Ibrahim Al Hammadi, directeur général d’Emirates Nuclear Energy Corporation (Enec), « des milliers d’emplois seront créés grâce à la mise en place d’une industrie nucléaire locale ».
50 % d’énergie propre en 2050
Le projet est « un excellent moyen pour Abu Dhabi de compléter ses revenus pétroliers », confirme Jim Krane, de l’université Rice à Houston.
Dans ce pays qui compte 9,6 millions d’habitants, les besoins en électricité sont croissants, notamment du fait de l’utilisation systématique de la climatisation. Hormis le nucléaire, le pays a aussi mis en place un programme ambitieux pour développer les énergies renouvelables, avec l’objectif de produire 50 % de son énergie à partir de sources propres d’ici à 2050.
Le démarrage de cette centrale pourrait permettre au pays d’attirer des investissements « dans différents secteurs porteurs, comme la haute technologie », estime Scott Livermore, économiste en chef chargé du Moyen-Orient au sein du cabinet d’études Oxford Economics.
Une mission vers Mars
La pétromonarchie espère sortir de sa dépendance aux revenus de l’or noir pour tendre vers « une économie du savoir », basée sur l‘innovation et la recherche. En plus du nucléaire, les Émirats arabes unis ont, par exemple, lancé le mois dernier la première mission spatiale arabe vers la planète Mars.
Pour Abu Dhabi, la diversification est un besoin impérieux. Son économie est déjà la plus développée des pays réunis au sein du Conseil de coopération du Golfe. Mais la baisse des prix du pétrole devrait avoir un effet négatif sur son économie. Et du fait de la crise du Covid-19, le PIB pourrait se contracter de 7,8 % en 2020
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