La maladie de Lyme est une infection à une bactérie appelée borrelia burgdorferi : c’est une borréliose.
L’infection est transmise par la morsure d’une tique infectée et c’est ce que l’on appelle une zoonose.
La morsure de tique infectée est responsable d’une plaque rouge appelée érythème chronique migrant (ou Erythema Chronicum Migrans)
Il s’agit d’une maladie qui peut toucher de nombreux organes (multiviscérale) dans de nombreux systèmes (maladie multisystémique).
Qu’est-ce que la maladie de Lyme ?
La maladie de Lyme est la maladie bactérienne transmise lors d'une morsure de tiques. Si elle n'est pas soignée, cette infection peut devenir chronique et diffuser de la peau à tout l’organisme. Elle donnera alors des complications graves qui peuvent toucher plusieurs organes (articulations, cerveau, cœur...). Il est facile de prévenir les complications car la maladie de Lyme se traite sans difficulté lorsqu'elle est détectée tôt.
La bactérie de la maladie de Lyme est un spirochète qui est porté par de très nombreuses espèces d’animaux sauvages, comme les sangliers, les cervidés, les petits rongeurs, mais aussi le bétail. Différentes espèces de borréliose et de tiques sont concernées selon les pays. La maladie de Lyme est quasi exclusivement transmise à l’homme par la morsure d’une tique infectée. Cela se produit généralement du printemps à l’automne, lors de promenade en forêt ou dans les herbacées.
On ne peut donc pas avoir la maladie par contact direct avec un animal infecté, ni par contact avec une personne malade. Même si les animaux domestiques, en particulier les chiens, peuvent la contracter et peuvent introduire des tiques infectées dans les maisons, rien ne prouve qu'ils puissent transmettre l'infection directement aux humains.
La maladie de Lyme se manifeste dans les trois à trente jours après la morsure de la tique par une plaque rouge, inflammatoire, apparaissant sur la peau autour du point de piqûre, qui siège le plus souvent aux membres inférieurs. La plaque va s’étendre parallèlement à la guérison du centre ce qui va donner une espèce d’anneau en extension, appelé « érythème chronique migrant ». Cette plaque peut s’accompagner de fièvre, puis disparaître spontanément en quelques semaines.
En l’absence de traitement, la maladie peut causer, quelques semaines, mois ou années plus tard, des douleurs articulaires ou des arthrites et d’autres lésions cutanés, cardiaques ou neurologiques.
Ces atteintes infectieuses de différents organes et systèmes peuvent se manifester seules ou de manière associée, ce qui complique le diagnostic. D’autant, qu’à ce stade, le diagnostic est souvent difficile car il n’y a plus de trace de piqûre.
Comment risque-t-on de contracter la maladie de Lyme ?
Le risque de se faire mordre par une tique augmente lorsque la température se réchauffe dans les bois au printemps et se poursuit jusqu'à l'automne. Les tiques peuvent cependant être actives l'hiver, si celui-ci est doux et qu'il tombe peu de neige. Toutefois, le risque de contracter la maladie de Lyme est à son maximum durant les mois de printemps et d'été.
Les tiques ne sont pas naturellement infectées, elle se contaminent en se nourrissant du sang des animaux sauvages infectés. Les tiques responsables de la maladie de Lyme sont observées le plus souvent dans les forêts et les zones envahies par la végétation herbacée entre les bois et les espaces ouverts.
Les tiques ne se déplacent pas loin par elles-mêmes. Cependant, la propagation des populations de tiques par différents vecteurs (rongeurs, oiseaux migrateurs, animaux domestiques) fait qu'il est possible de se faire mordre en dehors des bois et des espaces naturels. Elles peuvent par exemple se coller aux oiseaux migrateurs et tomber loin de leur emplacement d'origine.
Quelles sont les personnes à risque?
Les personnes les plus exposées sont les professionnels travaillant en forêt (forestiers, bûcherons, gardes forestiers…), et ceux qui y vont pour leurs loisirs : les chasseurs, les golfeurs, les pêcheurs, les ramasseurs de champignons, les randonneurs, les campeurs… et les promeneurs du dimanche.
Comment évolue une morsure de tique infectée ?
La maladie de Lyme est une infection le plus souvent chronique qui évolue sur plusieurs années ou décennies, avec des phases où l’infection est complètement latente.
L’évolution est très favorable lorsque la maladie est diagnostiquée et traitée précocement. En l’absence de traitement, l’évolution vers la phase secondaire n’est pas systématique, mais aggrave le pronostic.
Après l’infection aiguë, qui est surtout cutanée, l’infection non soignée peut passer par une phase dormante puis affecter la plupart des organes (articulations, cœur, ganglions et système nerveux), de manière aiguë et/ou chronique, avec des effets différents selon les organes et les patients (rôle non négligeable de l’immunité).
Des séquelles et rechutes sont possibles et il peut y avoir un chevauchement entre les phases. La maladie, au fil des « cycles infection-inflammation-cicatrisation », peut aboutir finalement à des cicatrices responsables de handicaps physiques et mentaux définitifs.
Quels sont les risques de la maladie de Lyme ?
On peut décrire les symptômes de la maladie de Lyme comme se produisant en 3 phases et la 3e phase est celle des séquelles de l’infection chronique et de la réaction immunitaire qui en résulte.
La première phase de la maladie de Lyme est celle de l’infection cutanée aiguë avec une éruption sur la peau appelée « érythème chronique migrant » (ECM) que constatent près de 80 % des personnes infectées.
Cette éruption cutanée peut apparaître dès le 3e jour après la morsure d'une tique, mais elle peut parfois ne pas apparaître avant un mois.
La plaque rouge de la peau commence habituellement à l'emplacement de la morsure et prend souvent l'apparence d'une cible puisqu’elle s’étend tandis que le centre reste rouge et que la zone intermédiaire guérit. Parallèlement à cette plaque qui siège plutôt sur les membres inférieurs, les malades peuvent se plaindre d’une fatigue, de maux de tête, de frissons et de fièvre, de douleurs musculaires et articulaires. Il est aussi possible d’observer des ganglions lymphatiques gonflés.
Si la maladie de Lyme n’est pas traitée à ce stade, les signes peuvent néanmoins s’estomper spontanément et, pendant une période de latence clinique, l’infection va diffuser et activer le système immunitaire.
Après cette phase de latence, apparaît la deuxième phase de la maladie avec une faiblesse, une fatigue extrême, des douleurs et une raideur articulaires intenses, des maux de tête, une faiblesse musculaire, des paralysies et des engourdissements touchant surtout les jambes (« polyradiculite »), des éruptions cutanées et une irrégularité du rythme cardiaque. Non diagnostiquée et non traitée, la maladie peut néanmoins régresser avant de passer à la troisième phase.
A la troisième phase apparaissent des arthrites chroniques dites « séronégatives » (sans aucun des signes immunologiques d’une polyarthrite connue) et des signes neurologiques témoignant d’une méningo-encéphalite chronique : maux de tête, étourdissements, paralysie... Ce stade de la maladie correspond à des séquelles qui sont peu régressives et vont durer des années. Peu de décès sont néanmoins directement provoqués par la maladie de Lyme, sauf chez le foetus pendant la grossesse.
Quand faut-il penser à une maladie de Lyme ?
La difficulté du diagnostic de la maladie de Lyme vient du fait qu’elle atteint de nombreux organes et que, quand la plupart des signes apparaissent, la morsure de tique est habituellement guérie et oubliée. Les personnes atteintes ne font donc pas nécessairement le lien entre la maladie et une morsure de tique.
Au stade de début, il faut évoquer cette maladie devant l’apparition d’une plaque rouge siégeant principalement aux membres inférieurs et du printemps à l’automne, chez quelqu’un qui a eu une morsure de tique ou qui va souvent en forêt ou dans les zones sauvages.
A un stade plus tardif, il faut évoquer cette maladie devant des signes d’atteintes de plusieurs organes ou systèmes en même temps (peau, articulations, muscles, cœur et système neurologique) chez les professionnels travaillant en forêt, les campeurs, les chasseurs, les golfeurs, les pêcheurs, les ramasseurs de champignons, les randonneurs, les campeurs…
Quels sont les signes les plus fréquents de la maladie de Lyme ?
Ces signes varient en fonction du stade de la maladie, avec la possibilité de chevauchement des stades, et en fonction du terrain immunitaire.
Il peut y avoir une absence totale de symptômes chez certaines personnes. D'autres peuvent éprouver des symptômes graves, mais des semaines seulement après la morsure.
Les principaux signes seront donc une association à différents degrés de : fatigue, fièvre (avec ou sans des frissons), gros ganglions, éruption cutanée, maux de tête, faiblesse musculaire, engourdissements ou picotements, douleurs articulaires ou arthrites, troubles du système nerveux (paralysies), trouble de la cognition (difficultés à penser) et un rythme cardiaque irrégulier.
En l'absence de traitement antibiotique, les signes peuvent durer des mois, voire des années.
Comment la maladie est-elle diagnostiquée?
Le diagnostic de la maladie de Lyme peut être difficile à obtenir, car les signes varient d'une personne à l'autre (immunité) et peuvent ressembler à ceux d'autres maladies (polyarthrite "séronégative", sclérose en plaque, méningite, méningo-radiculite…).
Le médecin sera amené à poser de nombreuses questions et à réaliser un examen clinique complet. Il recherchera en particulier un contexte favorable à une exposition aux tiques et la notion d’une morsure de tique et d’une plaque rouge sur la peau.
Il sera enfin amené à demander des prises de sang et en particulier un sérodiagnostic de Lyme.
Au stade des complications, il sera nécessaire de réaliser des examens complémentaire articulaires, cardiologiques et neurologiques.
Quelle est l'apport des tests biologiques dans la maladie de Lyme ?
Afin de préciser le diagnostic, il est possible de réaliser des examens biologiques visant à mettre en évidence dans le sang ou dans d’autres liquides du corps des « traces » témoignant d’une réponse de l’organisme à l’infection à Borellia (le plus souvent des anticorps). Mais, entre des tests homologués peu fiables, des tests non-homologués et non évalués, et des tests complètement fantaisistes, il est difficile aux malades, comme aux médecins, de s’y retrouver.
La méthode qui a été choisie pour les tests réglementaires, consiste à chercher dans le sang les anticorps produits par le système immunitaire du malade contre la bactérie Borellia. Il s'agit des tests sérologiques réalisés en deux étapes selon les recommandations : une étape de « screening » (dépistage) par une technique « ELISA » qui, en cas de positivité, doit être confirmée obligatoirement par une seconde réaction appelée immuno-empreinte ou « Western-Blot ». Ces recommandations ont été établies au cours d’une conférence de consensus il y a dix ans qui est désormais très discutée du fait de la faible fiabilité réelle de ces tests. Ils sont proposés aux patients en cas de suspicion d'une maladie de Lyme et réalisés dans un laboratoire d'analyses biologiques.
Ces 2 techniques sont donc systématiquement utilisées mais, selon une enquête de 2014 du Ministère de la Santé, elles ne sont pas standardisées selon les laboratoires et les régions au regard des antigènes et des seuils de sensibilité utilisé (un malade pourrait être considéré séropositif dans une ville mais séronégatif dans d'autres, par exemple) et les résultats sont parfois difficilement interprétables. Ce problème devrait s’améliorer avec les mesures correctives proposées par le Ministère. Mais, la maladie de Lyme n'est pas due à une seule bactérie, mais à au moins à cinq espèces du genre Borellia différentes : pour identifier les anticorps produits par l'organisme au contact de chacune de ces bactéries, il faut donc utiliser des antigènes (les protéines de la bactérie reconnues par ces anticorps) appartenant à ces 5 espèces bactériennes qui peuvent être potentiellement à l'origine de la maladie (soit des antigènes communs à ces 5 bactéries, soit une combinaison d'antigènes qui couvre ces 5 espèces de Borellia). Mais, les fabricants des différents tests sérologiques autorisés n'indiquent pas toujours les antigènes utilisés.
Dans certaines situations mal définies, les Borrelia se camouflent pour passer presque inaperçues des défenses immunitaires de l'organisme et induisent moins d’anticorps qu’au cours d’une infection bactérienne, ce qui laisse les tests Elisa et Western Blot négatifs. D’après des chercheurs, la cause serait liée au passage des Borrelia dans les glandes salivaires de la tique, celles-ci se recouvriraient d'une sorte de camouflage fait de constituants de la salive de la tique. Quand la tique mordra une personne, Borrelia pénètrera « camouflée » dans son corps et voyagera ensuite « incognito » en quelque sorte : avec ce camouflage immunologique, la bactérie sera à l'abri du système immunitaire humain, qui va réagir tardivement et faiblement à l'infection. L’infection à Borrelia sera dite « peu immunogène », c'est-à-dire qu'elle activera peu le système immunitaire de la personne infectée.
Par ailleurs, le résultat est souvent négatif dans la première phase de la maladie (phase de l'Erythema Chronicum Migrans) et positif dans les phases secondaires et tertiaires. De plus, une sérologie positive peut correspondre à une infection ancienne, mais non évolutive (c’est-à-dire que la personne a contracté l’infection mais la maladie n’évolue plus), cas le plus fréquent chez les travailleurs forestiers ou après un traitement efficace.
Un autre test a été proposé, la « goutte épaisse », que l’on utilise déjà dans le diagnostic du paludisme. Il s’agit d’observer une goutte de sang de la personne supposée malade qui est déposée sur une lame à l'aide d'un microscope à fond noir. En France ou à surtout en Allemagne, des laboratoires d'analyses proposent cette technique non validée. Une étude scientifique a été réalisée par l’équipe de Raymond-Poincaré et elle a démontré l’inefficacité de ce test puisqu'elle déclarait positifs des individus malades mais aussi des individus en bonne santé.
Certains pays favorisent d'autres tests plus sensibles et plus chers, comme le « Test de Transformation Lymphocytaire » (ou TTL).
Un examen par « PCR » (ou « Polymerase Chain Reaction »), est la technique de référence : elle permet de mettre en évidence l’ADN (patrimoine génétique) de la bactérie dans tous les liquides et les tissus biologiques du corps ou la Borellia pourrait se nicher ou aurait pu passer. La PCR est indiquée dans les cas douteux, en particulier les malades avec discordance entre la clinique et la sérologie. La PCR est une méthode « d'amplification de l'ADN », bactérien ou viral, qui est utilisée pour trouver le virus du sida. C’est une méthode très sensible et très spécifique (le risque de confondre une autre bactérie avec une Borrelia est faible), à condition d'être utilisée selon des normes strictes pour éviter le risque de contaminations par d'autres matériels génétiques. Mais Borrelia ne circule dans le sang que de manière transitoire et n'y reste pas : c'est pourquoi la PCR ne peut pas être considérée comme fiable quand elle est utilisée sur des prélèvements de sang, comme c'est régulièrement le cas en Allemagne. Par contre, elle peut être très intéressante quand un organe est touché spécifiquement par la maladie, par exemple, en cas d’épanchement de liquide articulaires (« arthrite »), on peut prélever le liquide synovial contenu dans les articulations pour l'analyser en PCR. De même, en présence de problèmes neurologiques (« méningo-radiculite » ou « méningo-encéphalite »), on peut détecter l’ADN des Borrelia par PCR dans le liquide céphalo-rachidien (prélevé par ponction lombaire).
Une autre méthode est appelée « Elispot », qui est habituellement utilisé pour le diagnostic de la tuberculose, est proposé par certains laboratoires d'analyses médicales. Ce test consiste à mettre en évidence des cellules du système immunitaire du patient qui auraient été en contact avec Borrelia. Mais comme le test de la goutte épaisse, il donne un nombre très élevé de résultats faussement positifs, et il n’a jamais démontré scientifiquement une spécificité et une sensibilité acceptables pour le diagnostic de la maladie de Lyme. Les résultats de l'Elispot sont donc à prendre avec une grande précaution. D'autant qu'ils coûtent très cher (environ 3000 Dhs)
Enfin, dernier problème, des stratégies de recherche d'autres germes se dessinent, car il apparaît que les tiques pourraient transmettre plusieurs types de bactéries, autres que les Borellia, au cours de la même morsure (« co-infections » à Rickettsia, à Bartonellaou à Erlichia), y compris des bactéries « intracellulaires », ce qui veut dire que ces bactéries ne seront pas forcément sensibles aux mêmes antibiotiques que Borellia et qu’une cure d’amoxicilline par exemple, peut débarrasser des Borellia les personnes mordues par une tique, mais pas des autres.
Dans tous les cas, sans aucune exception, les résultats des tests doivent être confrontés aux constatations de l’examen clinique réalisé par un médecin spécialiste.
Que faire en cas de morsure par une tique ?
Toutes les tiques ne sont pas porteuses de maladie. Mieux vaut cependant les retirer au plus vite pour éviter tout risque d’infection. La tique a tendance à s’accrocher à la peau et si l’on n’y prend garde, il est possible d’arracher le corps de la tique et de laisser la tête qui est infectée sur la peau. Or, l'élimination des tiques dans un délai de 24 à 36 heures prévient habituellement l'infection.
Deux méthodes sont couramment utilisées pour retirer la tique avec sa tête : La première est d’utiliser un tire-tique, une sorte d'hameçon qui permet d'attraper directement la tête de la tique, au ras de la peau. La deuxième méthode est de se servir de pinces propres pour attraper la tête le plus près possible de la peau et de retirer ensuite la tique entière (il ne faut surtout pas presser l'abdomen car cela risquerait de favoriser l'excrétion de bactéries). Il faut ensuite nettoyer le site de la morsure avec de l'eau et du savon ou de l'alcool ou du désinfectant. Si la tête de la tique se sépare et reste dans la peau, il faut essayer de la retirer à l'aide des pinces.
Lorsque c'est possible, il faut mettre la tique qui a été retirée dans un sac en plastique étanche et noter dessus la date de la morsure. Si des signes qui peuvent évoquer la maladie de Lyme se développent dans les semaines qui suivent la morsure, il faut consulter un médecin en lui apportant la tique car cela pourrait l’aider à diagnostiquer la maladie. Plus le diagnostic est rapide, plus le traitement est précoce et plus le rétablissement complet est assuré.
Quand faut-il consulter après une morsure de tique ?
Toutes les tiques ne sont pas porteuses de maladie, mais certains signes sont très évocateurs et certains terrains exposent à plus de complications en cas de maladie de Lyme.
Il faut donc consulter :
• Si une plaque rouge se développe autour d'une piqûre ancienne et s’étend
• Si la tique est restée implantée plus de 36 heures
• En cas de piqûres multiples
• En cas de grossesse, il faut consulter un médecin car, du fait des risques d’infection pour le fœtus, toute morsure de tique fait l'objet d'un traitement antibiotique préventif.
• Chez l’enfant de moins de 8 ans
• En cas d’immunodépression (traitement immunosuppresseur, VIH...).
Après examen, le médecin traitant pourra prescrire, si nécessaire, un traitement antibiotique par voie orale.
Quel est le traitement de la maladie de Lyme ?
Au stade de début, la maladie de Lyme se soigne à l'aide d'un traitement antibiotique assez banal (amoxicilline), pendant deux à quatre semaines.
Selon les signes et le moment du diagnostic par rapport à l’infection, le traitement antibiotique pourra cependant être plus fort (antibiotiques injectables type ceftriaxone) et plus prolongé.
Que faire si l’on continue à être malade après le traitement ?
• Certaines personnes peuvent continuer à éprouver des douleurs plus de six mois après le traitement antibiotique, mais cela n’a pas d’incidence si cela s’améliore.
• Dans les mois ou les années qui suivent une morsure de tiques, certaines personnes se plaignent de signes cliniques très polymorphes mais très invalidants (douleurs diffuses et chroniques avec ou sans sensations bizarres = paresthésies). Il est alors fréquent d’évoquer une maladie de Lyme, bien que dans un certain nombre de cas, il ne soit pas possible de faire la preuve de cette borréliose, ni par sérologie bactérienne, ni par culture, ni par PCR. Quelques-unes de ces personnes semblent définitivement ou momentanément améliorés par des traitements antibiotiques mis en place de façon un peu « expérimentales », sans toutefois que le niveau de preuve ne permettre de conclure à une infection évolutive.
Le problème est que les tiques peuvent, en théorie, transmettre simultanément plusieurs bactéries : des cas de probables de co-infections entre Borelia burgdorferi et Bartonella ont été régulièrement rapportés. Ces co-infections sont dues, soit à la morsure d’une même tique lorsque celle-ci est infectée par plusieurs bactéries, soit à des morsures multiples de plusieurs tiques lorsque chacune est infectée par des bactéries différentes.
Il n’est donc pas possible d’exclure, qu’à côté de quelques cas authentiques de borréliose de Lyme ayant échappé au diagnostic biologique, puissent être mis en cause d’autres bactéries transmises par les tiques : des études récentes ont permis de confirmer le rôle pathogène des Bartonella chez des patients mordus par des tiques, dont de nouvelles espèces de Bartonella, pour la plupart parasites des rongeurs.
Ces douleurs persistantes diffuses et polymorphes après morsure de tique peuvent donc s’avérer liées à la présence d’autres bactéries (bartonella, erhlichia, babesia...), elles-aussi transmises par des tiques, éventuellement chez ces patients souvent multi-piqués.
Il est donc indispensable de mettre en place les études épidémiologiques indispensables afin de colliger l’ensemble des informations cliniques que pourront communiquer ces patients. Ces données seront ensuite étudiées par des épidémiologistes dans le but de mieux caractériser cette population sur le plan clinique.
En attendant, l’instauration d’un traitement antibiotique chez ce type de malade ne doit se faire que dans le cadre d’une évaluation multidisciplinaire dans un centre de référence. Une étude de référence européenne a montré récemment qu'un traitement de 2 semaines par ceftriaxone injectable pouvait améliorer certains symptômes en cas de preuve d'une infection. Par contre, il est totalement inutile de prolonger le traitement antibiotique au-delà, car le risque n'est pas négligeable. La suite du traitement de ces douleurs post-Lyme repose sur d'autres techniques qui sont utilisées dans les syndromes douloureux post-infectieux chroniques.
• A côté de la maladie de Lyme, il y a beaucoup d'autres maladies qui peuvent être responsables de douleurs chroniques et diffuses. Des examens strictements négatifs ne doivent donc pas dispenser de rechercher une autre cause à ces douleurs...et la liste est longue. L'histoire médicale est pavée de maladies qui se cachent deriière une autre. Le traitement d'une douleur neuropathique, suite à un dérèglement du système nerveux de la douleur peut aussi être envisagé.
• A un stade très tardif, l’infection chronique a été responsable d’une activation du système immunitaire qui a pu provoquer une réaction inflammatoire et des lésions cicatricielles articulaires, cardiaques et neurologiques. Il existe donc des séquelles qui ne régresseront pas complètement avec le traitement antibiotique. Le traitement qui sera proposé par le médecin visera donc à seulement compenser ces problèmes.
Comment prévenir la maladie de Lyme ?
La meilleure façon de se protéger de la maladie de Lyme consiste à éviter les morsures de tiques.
Lors d’une promenade dans les zones boisées ou envahies par la végétation, du printemps à l’automne, il vaut mieux porter des chaussures fermées, des pantalons et des chandails à manches longues. Il peut même être conseillé de rentrer les jambes de pantalon dans les chaussettes dans les zones où la maladie de Lyme sévit tout particulièrement. Dans ces circonstances, il peut même être nécessaire d’utiliser un insectifuge à appliquer sur la peau découverte.
Il est généralement conseillé de porter des vêtements de couleur claire afin de repérer les tiques plus facilement et de les faire tomber avant qu’elle ne pénêtre sous les vêtements.
Les tiques se fixent à la peau mais leur élimination dans les 24 à 36 heures prévient habituellement l'infection. Il faut donc effectuer des inspections sur le corps des enfants et des chiens à la recherche de tiques après une promenade en forêt. La prise d’une douche ou d’un bain après la sortie est une bonne manière de le faire.
Lorsqu’une tique est fixée sur la peau, il convient de la retirer prudemment en retirant en même temps la tête qui peut être infectée. Deux méthodes sont couramment utilisées pour retirer la tique avec sa tête : La première est de se servir d'un tire-tique. La deuxième méthode est de se servir de pinces propres pour attraper la tête le plus près possible de la peau, sans comprimer l'abdomen, et de retirer ensuite la tique entière. Il faut ensuite nettoyer le site de la morsure avec de l'eau et du savon ou de l'alcool ou du désinfectant. Si la tête de la tique se sépare et reste dans la peau, il faut essayer de la retirer à l'aide des pinces.
Comment réduire la présence des tiques près de sa maison ?
Pour empêcher les tiques de s'établir près des maisons d'habitation (si elle sont situées près d’une zone sauvage ou d’un bois), il est conseillé de tondre régulièrement la pelouse et d’entretenir la cour. Il faut aussi retirer les feuilles mortes, les broussailles et les mauvaises herbes en bordure de la pelouse et près des murs de pierre.
Il faut empêcher l'activité des rongeurs en nettoyant et en scellant les murs de pierre et les petites ouvertures autour de la maison.
Il faut empêcher les animaux domestiques, et particulièrement les chiens, d'aller dans les bois et mettre éventuellement des répulsifs à tiques sur les animaux domestiques.
Il faut disposer les balançoires et les carrés de sable des enfants à distance des terrains boisés. Il en est de même pour les réserves à bois.
Les terrasses en pierre ou en béton sont à privilégier dans les zones d’endémie.