La prise d’antidépresseurs doit s’étaler sur plusieurs mois pour être efficace. La dépendance n’est a priori pas à craindre, mais il faut être vigilant lorsque l’on décide d’arrêter de prendre des médicaments.
Le traitement à base d'antidépresseurs doit durer au minimum quatre à six mois. « C’est la durée naturelle de l’épisode dépressif », précise le Professeur de psychiatrie Jean-Pierre Olié, spécialiste de la schizophrénie. Arrêter le traitement prématurément augmente le risque de rechute. C’est, malheureusement, un piège dans lequel les patients tombent assez facilement.
Les antidépresseurs agissant au bout de deux ou trois semaines, une personne sur deux arrête les médicaments dès qu’elle se sent mieux.
Des durées de prescriptions souvent trop courtes
Mais les médecins ont aussi leur part de responsabilité. Selon un rapport de l’Office parlementaire d’évaluation des politiques de santé sorti en 2006, les durées de prescriptions sont inférieures à un mois pour au moins une personne sur quatre traitée par antidépresseur. Totalement inefficace…
Un traitement sur plusieurs années
En cas de récidive, c’est-à-dire après deux ou trois épisodes de dépression, la question d’un traitement au long cours est posée. « Chaque cas est particulier. En général, soit on poursuit les antidépresseurs pendant trois ou quatre ans jusqu’à ce que la personne soit stable ; soit on choisit un médicament régulateur de l’humeur, comme le lithium », précise le Pr Olié. Parfois les deux sont nécessaires.
La dépendance est-elle possible ?
Ces médicaments ne sont pas une drogue au sens où on l’entend habituellement. Les patients ne deviennent pas "accros" à leur produit au point de ne plus pouvoir s’en passer et n’ont pas besoin d’augmenter les doses pour se sentir mieux.
Le tableau est complètement différent avec les benzodiazépines, des tranquillisants parfois prescrits en même temps qu’un antidépresseur. Avec ce type de médicament, le risque de dépendance est réel.
L’arrêt des médicaments doit se faire petit à petit
Néanmoins, arrêter un antidépresseur ne se fait pas à la légère. 25 % des patients qui arrêtent du jour au lendemain ressentent des symptômes désagréables (maux de tête, vertiges, troubles du sommeil…). C’est pourquoi l’arrêt du traitement doit être progressif et s’étaler sur deux à quatre semaines.
Dans cette période parfois délicate pour les personnes les plus anxieuses, il faut pouvoir compter sur l’écoute de son médecin.
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