Ce sont ces personnes dont on retrouve le corps des mois plus tard et qui sont de plus en plus nombreuses.
Vieillissement accéléré de la population
Une telle situation est loin d'être un cas isolé au Japon, où les plus de 65 ans représentent déjà 27,7% de la population et où le nombre de personnes seules explose. Le phénomène a même un nom: "kodokushi", littéralement "mort solitaire".
Les murs rose pâle aux interstices noircis par la poussière évoquent le Japon des années 1950. La rouille suinte des attaches métalliques d’un miroir fatigué. Le lavabo menace de s’effondrer. Le liquide noirâtre du « furo » (bain traditionnel) a pleuré sur le carrelage bleu pastel. Le fenestron de la modeste salle de bain a renoncé à laisser passer la lumière.
Un homme est mort ici. Quand les services sociaux ont forcé la porte de son petit appartement, ils ont retrouvé son corps, où ce qu’il en restait, dans le furo.Le décès d’un arrêt cardiaque remontait à deux mois.
L’histoire est vraie, mais le décor est reconstitué en miniature. Il est l’œuvre de Miyu Kojima, 26 ans. La jeune femme travaille pour la société ToDo-Company, spécialisée dans le nettoyage d’appartements des « kodokushi », les « morts solitaires », souvent des personnes âgées modestes vivant seules, n’ayant plus de contact avec leur famille, et dont le décès passe inaperçu jusqu’à ce que le voisinage s’inquiète d’une odeur désagréable, du courrier qui s’amoncelle dans la boîte aux lettres, d’une lumière qui reste allumée, ou d’une porte qui ne s’ouvre plus.
Une fois son travail terminé, Miyu Kojima récupère des photos prises pour les éventuels héritiers et réalise des miniatures ultra-réalistes de ces scènes de mort, qu’elle expose au salon des produits de l’industrie des pompes funèbres, organisé chaque année à Tokyo à la fin du mois d’août.
On y retrouve des intérieurs étroits, au mobilier daté fleurant l’ère Showa(Période du règne de l’empereur Hirohito, entre 1925 et 1989). Ses créations montrent aussi des appartements encombrés d’ordures diverses, boîtes de bento, pots de nouilles instantanées, accumulées le plus souvent, selon elle, en raison de stress ou de dépression.
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