Angleterre, Grande Bretagne... Quelle est la différence ?
Les Iles Britanniques sont les deux grandes iles, situées au large de la cote nord-ouest de l'Europe, avec toutes les petites îles côtières. On y distingue deux pays, chacun membre de l'Union Européenne. Le Royaume Uni (en couleur sur la carte ci-contre), et la République d'Irlande (en blanc sur la carte). A cela il faut ajouter l'Ile de Man, qui est une dépendance autonome. Les autres îles autonomes, à savoir les Iles Anglo-Normandes, sont des îles côtières continentales, font partie des Iles Britanniques, mais pas du Royaume-Uni.
Le Royaume Uni - officiellement le Royaume Uni de Grande Bretagne et de l'Irlande du Nord - est l'entité géopolitique; c'est le nom utilisé par les Britanniques dans des organismes et instances internationales. Il est composé de l'intégralité des Iles Britanniques, à l'exception de la république d'Irlande et de l'Ile de Man. Le parlement qui siège à Londres est le parlement du Royaume Uni. Il n'y a pas de parlement anglais – malgré l'existence de parlements en Ecosse et en Irlande du Nord, et une "Assemblée nationale" au Pays de Galles.
La Grande Bretagne : techniquement, c'est la plus grande des deux grandes îles qui composent les Iles Britanniques; mais l'expression est souvent utilisée comme synonyme du Royaume Uni – et cela de manière très officielle. Cest le nom utilisé pour les équipes sportives nationales et dans de nombreux cadres formels. On parle de l'Ambassade de Grande Bretagne, plutôt que de l'Ambassade du Royaume Uni. L'explication se trouve partiellement dans la tradition, et partiellement dans la grammaire, car il n'y a aucun adjectif correspondant au nom "Royaume Uni": l'adjectif British - britannique - couvre tout.
L'Angleterre : C'est le pays - en rouge vif sur la carte - couvrant la moitié de la surface de la Grande Bretagne, et comprenant environ 90% de sa population. Elle inclut quelques îles côtières comme l'Ile de Wight. C'est un des quatre pays du Royaume Uni, les autres étant l'Ecosse (en rose), le Pays de Galles (en vert foncé), et l'Irlande du Nord (en jaune). Elle est divisée administrativement en comtés et zones métropolitaines; le découpage administratif du pays a beaucoup changé pendant les dernières décennies, pour tenir compte des évolutions démographiques et sociales.
A la différence de l'Ecosse, du Pays de Galles et de l'Irlande du Nord, l'Angleterre n'a pas de parlement national (régional) différent du parlement britannique.
En français, le mot "Angleterre" est souvent utilisé - à tort - pour désigner le Royaume Uni. Les Anglais font parfois la même erreur; mais il convient de ne pas faire l'erreur quand on se trouve en Ecosse, au Pays de Galles ou en Irlande du Nord.
Londres est la capitale de l'Angleterre et celle du Royaume Uni. La capitale de l'Ecosse est Edimbourg; la capitale du Pays de Galles est Cardiff; celle d'Irlande du Nord est Belfast. Le Parlement de Londres est parlement d'Angleterre et parlement du Royaume Uni.
Pour certains services publics, l'Angleterre et le Pays de Galles sont unis, alors que l'Ecosse et l'Irlande du Nord ont des services délocalisés. Par exemple les bureaux du service central d'enregistrement des entreprises (Companies House) pour l'Angleterre et pour le Pays de Galles sont à Cardiff. Pour l'Ecosse, ils sont à Edimbourg ; pour l'Irlande du Nord à Belfast.
L'Irlande du Nord
Aussi appelé "Ulster", l'Irlande du nord est composé des comtés du nord de l'île d'Irlande qui en 1921 n'ont pas voulu participer à la création de la nouvelle République d'Irlande. A majorité protestante et de souche écossaise, les Irlandais du nord sont restés au sein du Royaume Uni, alors que le reste de l'Irlande, à majorité catholique, est devenu indépendant.La division de l'Irlande en deux pays n'a cessé de créer des problèmes depuis sa réalisation. Les Catholiques du Nord ont toujours voulu la réunification de l'Ile – comme le veut la République d'Irlande. Les Protestants se sont ainsi retranchés dans un "unionisme" (union avec la Grande Bretagne) militant. Il s'en est suivi près d'un siècle de divisions, de luttes et d'acrimonie. La situation s'est empirée aux années 1970 avec la renaissance en Irlande du Nord d'un républicanisme militant, piloté par le Sinn Fein (parti politique) et l'IRA (groupe terroriste ou armée de libération, selon votre point de vue).
Des année de tractations ont fini par donner lieu à un accord, signé le Vendredi Saint 1999, le "Good Friday agreement", qui donnait des garanties aux uns comme aux autres, tout en scellant l'Irlande du Nord au sein du Royaume Uni, tant que le peuple de la province le souhaiterait.
Dans la mesure où la Grande Bretagne et la République d'Irlande faisaient partie de l'Union européenne, et du Marché unique, la frontière entre les deux parties de l'île s'est largement dématérialisée. Les checkpoints militaires qui existaient pendant les années des "Troubles" ont tous disparu, et la circulation des biens et des personnes entre les deux parties de l'ile est devenue complètement libre et fluide. Entre eux, l'Accord du Vendredi saint et les règles d'UE ont fini par donner l'impression d'une Irlande réunie, une sorte d'Irlande fédérale. A Belfast, capitale du Nord, un nouveau gouvernement provincial, composé d'Unionistes et de Républicains, a vu le jour, et d'anciens ennemis jurés, le leader militant protestant Ian Paisley et le leader du Sinn Fein, Gerry Adams, ont gouverné ensemble – au point de devenir de bons amis. La page du passé semblait être définitivement tournée.
Puis est venu le Brexit. Les Irlandais du nord ont voté contre, mais le parti majoritaire de la province, le DUP (Democratic Unionist Party) est farouchement attaché au Royaume Uni. Le problème insoluble semblait être comment éviter la réapparition d'une frontière en dur entre les deux parties de l'Ile, quand la République fera toujours partie de l'UE et du marché unique, avec ses règles, tarifs et normes, alors que le Nord n'en fait plus partie. Même les ultra du DUP ne veulent pas voir la réapparition d'une frontière en dur, car depuis le début du Marché unique, l'économie du Nord s'est rapidement intégrée avec celle de la République.
La solution idéale aurait été d'abandonner le Brexit, ou du moins laisser l'Irlande du Nord au sein du Marché unique; mais les Unionistes du Nord refusent catégoriquement que l'Irlande du nord soit traitée différement du reste du Royaume Uni au moment du Brexit – notamment par la mise en place d'une frontière économique non pas entre les deux parties de l'Irlande, mais entre l'Irlande du nord et le reste du Royaume Uni.
Comment donc faire pour ne pas toucher à la liberté de circulation entre les deux parties de l'Irlande, alors que le Royaume Uni doit quitter l'UE et le Marché unique ? La solution relève de la quadrature du cercle... mais il semble qu'une issue a été trouvée. Reste à savoir si la solution sera acceptable aux multiples factions qui au Royaume uni, et notamment au parti Conservateur, se disputent entre elles pour déterminer la nature précise du rapport entre le Royaume et l'UE après le Brexit.
Le Pays de Galles
Le Pays de Galles est un de ceux qui ont créé la surprise à l'Euro 2016 de football.Avec seulement 3 millions d'habitants, Le Pays de Galles occupe la partie ouest et largement montagneuse du centre de la Grande Bretagne. La capitale Cardiff (ou Caerdydd en langue galloise) se trouve sur la côte sud du pays, qui est la partie la plus peuplée du pays. Le pays est bien mieux connu en termes de sport pour son équipe de rugby, que pour son équipe de football.
Jusqu'à la fin du 20° siècle, le sud du Pays de Galles était une région houillère importante, avec de nombreuses mines de charbon.
Sur la côte ouest du Pays de Galles
Le reste du pays est essentiellement montagneuse et agricole; sur les landes et les montagnes de grands troupeaux de moutons vivent en semi-liberté. La montagne galloise attire de nombreux touristes, notamment randonneurs et amateurs de la nature. Pour les touristes, le Pays de Galles a également de nombreux grands châteaux médiévaux, souvent en bon état de conservation, de très belles plages, ainsi qu'un nombre de lignes de chemin de fer touristiques à vapeur.Le Pays de Galles bénéficie d'une autonomie limitée; son assemblée nationale, à Cardiff, a pourtant moins de pouvoirs que le Parlement écossais.
La langue galloise est une des deux langues officielles du pays. Tous les enfants l'apprennent à l'école, et il y a des stations de radio et des chaines de télévision en gallois. Selon une étude menée en 2013/14, 23% de la population parle un peu de gallois, mais seulement 11% prétendent le parler couramment - chiffre en légère baisse. Il reste quelques personnes au Pays de Galles pour qui le gallois est la première langue; mais plus aucun gallophone qui ne parle pas également l'anglais.
Ce sont les Normands qui, après avoir pris le contrôle de l'Angleterre en 1066, ont étendu leur pouvoir au pays de Galles, qui est ainsi attaché à l'Angleterre à partir du 12° siècle, formant ainsi le noyau historique du Royaume Uni. C'est le Roi angevin Edouard 1 d'Angleterre, fils d'Henri III et d'Aliénor de Provence, qui a scellé l'union entre l'Angleterre et le Pays de Galles. Depuis, le dauphin d'Angleterre prend toujours le titre de Prince de Galles.
Au référendum pour le Brexit, et contre toutes les attentes, les électeurs gallois ont voté comme les Anglais, pour quitter l'Union européenne.
L'Ecosse
L'Ecosse, capitale Edimbourg, bénéficie de son propre parlement à Edimbourg, et de son gouvernement responsable des affaires écossaises, y compris la santé, l'éducation et les transports. Le gouvernement écossais a aussi une certaine marge de manoeuvre en fiscalité, et l'impôt sur le revenu y est légèrement supérieur à l'Angleterre pour les hauts revenus.En 2016 les Ecossais ont voté largement en faveur du maintien de leur pays au sein de l'Union européenne ; mais compte tenu de l'unité géopolitique du Royaume Uni, l'Ecosse ne pourra pas rester dans l'UE quand (ou si) la Grande Bretagne en sort.
Si le Brexit s'avère néfaste pour l'économie Britannique, les appels en faveur d'un nouveau référendum sur l'indépendance de l'Ecosse risquent de devenir irrésistibles.
Pour plus d'information sur l'Ecosse voir Ecosse (en français) sur le site de notre partenaire About-Britain.com
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire