S’adapter pour survivre, c’est une règle de la nature. Le champignon tueur Candida auris n’y fait pas exception : depuis plusieurs années, il évolue pour résister aux traitements fongicides. Le germe serait complètement immunisé au fluconazole, un médicament souvent utilisé contre les champignons.
Aux États-Unis, le Centre fédéral pour le contrôle et la prévention des maladies a été contraint d’ajouter le Candida auris à la liste des « menaces urgentes ». Selon les chercheurs, au vu des difficultés rencontrées par les méthodes standards des laboratoires, l’identification dans les temps de l’organisme et de ses faiblesses constitue un obstacle dans la prise en charge des patients contaminés par le Candida auris.
Conséquence d’une utilisation massive d’antibiotiques
La résistance aux fongicides développée par ce germe tueur est la conséquence directe d’une utilisation massive d’antibiotiques par les hôpitaux et l’industrie agroalimentaire. Les champignons, comme le Candida auris, développeraient donc leur propre système de défense, rendant alors ces mêmes traitements fongicides caducs.
Dans des propos rapportés par Medisite, Matthew Fisher, professeur d’épidémiologie fongique à l’Imperial College London, souligne que « notre avenir dépend de notre capacité à traiter ces patients avec des antifongiques ».
Un inquiétant palmarès
Selon le New York Times, Candida auris n’en est pas à son coup d’essai. Le premier cas documenté d’infection par ce germe a eu lieu entre 2012 et 2013, au Venezuela. Le germe avait alors frappé un centre médical, tuant cinq des dix-huit patients contaminés. Plus récemment, le Candida auris a été responsable d’une épidémie dans un hôpital espagnol, entre 2016 et 2017. Au total, 372 personnes ont été touchées. Outre Atlantique, aux États-Unis, 587 personnes auraient été contaminées par le Candida auris depuis 2013.
Si les symptômes de l’infection par ce germe peuvent sembler relativement bénins au premier abord (fièvre, courbatures, fatigue), ils se révèlent particulièrement dangereux pour les patients à risques, comme les nourrissons, les personnes âgées et les patients dont le système immunitaire est affaibli.
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