De 10-32 à 10-12 seconde... la naissance des quarks
A la fin de la période d'inflation, vers 10-32 seconde après le big bang, l'Univers a la taille d'une orange et sa température est de 1025 °K.
C'est à ce moment que les premières particules de quarks et d'antiquarks surgissent du vide quantique dans un bain de photons. Cette matérialisation de matière et d'antimatière va entraîner aussitôt une lutte à mort entre ces deux composantes antagonistes: Les paires de particules-antiparticules vont s'annihiler pour devenir lumière (photons). Puis, ces mêmes photons vont, par une réaction symétrique, se matérialiser (N'oubliez pas E=mc² !) en paires de particule-antiparticule. L'Univers est alors une soupe de quarks et d'antiquarks en perpétuelle annihilation - matérialisation !
Il faut noter un fait capital : la création initiale des couples particules-antiparticules ne va pas se faire de façon parfaitement symétrique: Un petit excédent de matière va apparaître :
Pour 1 000 000 000 d'antiquarks créés, il y a 1 000 000 001 de quarks créés, et donc 1 seul quark survivant à la future grande annihilation : Un rapport de 1 pour 1 milliard !
Et voici comment une brisure de symétrie est responsable de l'existence de la matière dont nous sommes actuellement constitués !
De 10-12 à 10-6 seconde... la naissance des leptons
Température = 1015 °K.
L'Univers se refroidit toujours et grossit pour devenir une sphère de 300 millions de kilomètres.
L'interaction électrofaiblese dissocie à son tour en interactions faibles et électromagnétiques. Les 4 interactions fondamentales de l'univers sont donc différenciées comme elles le sont toujours actuellement.
Par ailleurs, la soupe de quarks et d'antiquarks s'est enrichie de particules légères, sensibles à l'interaction faible : les leptons. Ces leptons regroupent les électrons, muons, tau et leurs neutrinos correspondants, ainsi que leurs antiparticules.
De 10-6 à 10-4 seconde... la phase des hadrons
Température = 1013 °K.
Le volume de l'univers est équivalent au système solaire actuel, soit 1013 m.
La baisse de température fait que les quarks n'ont plus assez d'énergie pour exister seuls : L'interaction forte peut alors grouper les quarks en hadrons:
- 3 quarks forment des baryons: les protons et les neutrons naissent.
- 3 antiquarks forment des antibaryons: antiprotons et antineutrons.
- les paires quark-antiquark forment des mésons.
En effet, nous avons vu qu'il y avait un léger excès de quarks (1 quark en trop pour 1 milliard d'antiquarks) dans la soupe primitive à 10-32 s. Ainsi tous les protons et neutrons, nouvellement formés, vont finir de s'annihiler avec leurs antiparticules: Il ne restera donc au final qu'un léger excédent de matière. La température est devenu trop faible pour que les photons puissent se rematérialiser en couple paticule-antiparticule. Les rares protons et neutrons survivants sont donc "gelés" et forment la matière de l'Univers.
De 0,0001 à 1 seconde... la phase des leptons
Température = 1010 °K ou 10 milliards de degrés.
A cette température, il se produit une deuxième grande annihilation de matière et d'antimatière: elle concerne cette fois les leptons et leurs antiparticules.
En effet, les photons, épuisés par l'expansion de l'Univers, n'ont plus assez d'énergie pour se convertir (par matérialisation) en paire électron-antiélectron.
Les paires leptons-antileptons subissent ainsi le sort des hadrons: ils s'annihilent dans un océan de photons et seule une fraction d'un milliardième de leptons survit à l'hécatombe. Exit l'antimatière de l'Univers!
La matière est désormais au grand complet, mais la température est toujours trop élevée pour que les atomes puissent se former. L'Univers est une grosse masse lumineuse de plasma brûlant formé de hadrons et de leptons célibataires.
Les neutrinos cessent d'interagir avec la matière et s'en séparent.
De 1 à 3 secondes... formation des premiers noyaux d'atomes
La température chute à 106 °K ou 1 000 000 °K : elle est suffisament basse pour que les protons et neutrons puissent s'assembler durablement.
Les protons seuls forment des noyaux d'hydrogène.
Les protons et neutrons qui se rencontrent, peuvent aussi s'assembler pour former des noyaux d'hélium (2 protons + 2 neutrons):
Cette phase se nomme la nucléosynthèse primordiale. La matière de l'Univers se compose alors des noyaux d'atomes suivants:
- 75% d'hydrogène H
- 25% d'hélium He
- des traces de Li-7 (lithium à 3 protons et 4 neutrons) et d'isotopes tels que Deutérium (H-2), He-3, He-4...
99% de la matière actuelle de l'Univers se forme à cette lointaine époque. Le 1% restant, non encore apparu, est constitué de tous les atomes ayant plus de 2 protons dans leur noyau, parmi lesquels les atomes de carbone, d'azote et d'oxygène dont nous sommes constitués. Tous ces atomes complexes seront formés dans les réactions thermonucléaires du coeur des futures étoiles à naître...
A cette époque, les électrons sont toujours libres car très énergétiques. Ils ne se lient donc pas encore aux noyaux pour former les atomes H (hydrogène) et He (hélium).
Température = 10.000 °K
Jusque là, les photons étaient continuellement émis et aborbés par les particules environnantes. Puis, avec la chute de température et de densité de l'Univers, les photons vont cesser d'interagir avec la matière : ils vont pouvoir enfin traverser l'Univers sans obstacle: il y adécouplage entre les photons et la matière: l'Univers devient subitement transparent. Cette lumière libérée et provenant de tout point de l'espace peut être actuellement captée par nos astrophysiciens: c'est ce qui est appelé le fameux "rayonnement fossile" à 3°K de l'Univers, vestige du big bang.
Le rayonnement fossile à 3°K vu par le satellite COBE
300 000 ans et après... la formation des premiers atomes
300 000 ans après le big bang, les électrons vont enfin pouvoir être captés autour des noyaux d'hydrogène et d'hélium présents. Les premiers atomes naissent enfin.... et l'interaction électromagnétique peut enfin jouer pleinement son rôle.
Ces évènements ultra-rapides de la naissance de l'Univers se sont déroulés il y a environ 15 milliards d'années. Certaines découvertes astrophysiques récentes pencheraient même pour un âge de l'Univers plus récent, de l'ordre de 10 milliards d'années.
N'oubliez pas que nous-même (de gros amas d'atomes pensants) sommes nés de "poussière d'étoiles", comme le dit si poétiquement notre astronome vedette, Hubert Reeves. |
Toujours est-il que la suite de l'évolution de l'Univers est marqué par les évènements suivants:
- - 12 milliards d'années: formation de notre galaxie.
- - 4,6 milliards d'années: formation de notre Système Solaire et de la Terre
- - 3,4 milliards d'années: apparition de la Vie
- - 1,4 milliards d'années: premières cellules eucaryotes à noyau
- - 350 millions d'années: les premiers vertébrés quittent l'eau
- - 4,5 millions d'années: les premiers hominidés
- - 5 300 ans : naissance de l'écriture
- - présent: cybercréation sur Internet de ""
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