Le Yamal est une immense péninsule russe de 120 000 m², située en pleine sibérie ocidentale, bordée par la mer de Kara et par le golfe de l'Ob.
Cette péninsule a priori comme les autres joue pourtant malgré elle un rôle majeur. Pour les russes d'abord, stratégiquement étant idéalement située, depuis des années elle est l'emplacement parfait pour toute surveillance militaire.
Cette péninsule a priori comme les autres joue pourtant malgré elle un rôle majeur. Pour les russes d'abord, stratégiquement étant idéalement située, depuis des années elle est l'emplacement parfait pour toute surveillance militaire.
Pour le peuple Nénètse également, éleveurs de rennes vivant encore aujourd'hui selon un mode de vie ancestral et plus grand peuple éthnique russe encore en vie aujourd'hui. Et enfin, évidemment, pour la planète toute entière car cette terre est géologiquement encore toute jeune. Et oui, elle a moins de 10 000 ans ! Elle est essentiellement composée de permafrost, ou pergélisol, autrement dit de sol gelé en profondeur. Mais ce n'est malheureusement pour elle, comme pour les Nénètses, pas sa seule composition. Les plus grandes réserves de gaz naturels de toute la Russie ont été découvertes dans la péninsule, ce qui bien entendu n'a pas échappé au géant de l'industrie du gaz russe : "Gazprom". Et c'est ainsi que depuis quelques années, d'immenses gazoducs ont fait leur apparition dans le paysage du Yamal.
Pourtant Gazprom et ses dirigeants prônent une exploitation responsable et propre, avec entre autres un contrôle aigu du rejet des eaux usées, la suspension d'installation et de construction pendant la période de nidification des oiseaux, au printemps. Mais, même avec les meilleures intentions du monde, une telle exploitation à si grande échelle des ressources naturelles, ne peut se faire sans conséquences.
Et ça, ce sont essentiellement les Nénetses qui en font les frais. L'enjeu est grand dans ce combat pour "l'or gris" et ce peuple chamanique, proche des valeurs de la nauture, se voit proposer des sommes importantes d'argent et des motoneiges, en contrepartie de leur silence et de leurs ressources.
La plupart sont expatriés, envoyés vers les villes, où on leur promet une bonne éducation 100% russe pour leurs enfants. Or une fois cette éducation terminée, le travail ne sera pas en priorité réservé à cette minorité déracinée mais ira surtout aux ukrainiens très présents là-bas.
Pire encore, afin d'acheminer tout ce gaz vers l'Oural, une ligne ferrovière va être créer, traversant les territoires de vêlage des rennes, ce qui bien sûr ne laissera pas indemne cette espèce.
En clair, la seule exploitation de ces gisements associée à un réchauffement général entraîne déjà de graves risques pour l'écosystème de cette terre fragile, ainsi que pour les traditions et la précieuse culture du peuple Nénètse, sans doute voué à disparaître.
Des trains traversent plusieurs fois par semaine les paysages désolés de la toundra, reliant Obskaya à la gare la plus au nord de la planète.
La ligne est la propriété du groupe russe Gazprom, qui doit entretenir les rails quelles que soient les conditions météorologiques pour acheminer matériel et salariés jusqu’aux champs de gaz de Bovanenko.
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