Au niveau mondial, la langue de Molière se porte plutôt bien, du moins en termes de diffusion. Mais elle pourrait faire beaucoup mieux. Le français est aujourd’hui la cinquième langue dans le monde, avec 300 millions de locuteurs, après le chinois, l’anglais, l’espagnol et l’arabe. « Une progression de 10 % depuis 2014 », se félicite le nouveau rapport de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), qui doit être présenté par la secrétaire générale sortante, Michaëlle Jean, lors de l’ouverture du 17e sommet à Erevan, jeudi 11 octobre. Il y a quatre ans, le français était en sixième position.
« Présente sur les cinq continents, la langue française a toutes les caractéristiques d’une langue mondiale », souligne ce texte, relevant qu’elle est la langue officielle de 32 Etats et gouvernements, ainsi que dans la plupart des organisations internationales. Mieux encore : à en croire cette enquête, le français est aussi la quatrième langue la plus utilisée sur Internet et même la troisième en termes de trafic.
Cette augmentation est avant tout le résultat de la croissance démographique. « Le centre de gravité de la francophonie continue de se déplacer vers le sud, prolongeant une tendance mesurée depuis 2010 où l’on voit que sur les 22,7 millions de francophones qui sont venus grossir cette planète de la francophonie, 68 % se trouvent en Afrique subsaharienne et 22 % en Afrique du Nord », analyse le rapport.
« Francophonie ouverte »
Lors de son discours devant l’Académie française, le 20 mars, le président Emmanuel Macron s’était fait le héraut d’une « francophonie ouverte »,misant sur le plurilinguisme, tout en reconnaissant que « la France n’est qu’une partie de la francophonie agissante », « consciente de ne pas porter seule le destin du français ».
L’Afrique est destinée à devenir l’espace où il y aura le plus de locuteurs en français, du moins en valeur absolue. Les pourcentages de ceux qui utilisent quotidiennement cette langue restent pourtant souvent assez faibles. A peine 13 % au Niger et 17 % au Mali comme au Tchad. Mais ils sont 26 % au Sénégal, 33 % en Côte d’Ivoire, 51 % en République démocratique du Congo (RDC) et même 59 % au Congo-Brazzaville. Au Maghreb, le français est utilisé quotidiennement par 52 % des Tunisiens, mais seulement par 35 % des Marocains et 33 % des Algériens.
Au sein de l’Union européenne, le français est la première langue de seulement 12 % des citoyens, contre 16 % pour l’allemand et 13 % pour l’anglais avant le Brexit. En revanche, selon le rapport de l’OIF, « le français demeure la deuxième langue étrangère la plus apprise dans le premier cycle de l’enseignement secondaire des Etats membres, avec 26,1 % du total des élèves qui l’apprennent, contre 96,2 % l’anglais, 16,8 % l’allemand et 12,6 % l’espagnol ».
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