Au fond de l'Arctique, des épaves
coulées ou abandonnées par la marine russe menacent aujourd'hui de libérer de
fortes doses de radioactivité. Pourtant, l'omerta est de mise.
Des milliers de caissons
métalliques, dix-neuf navires chargés de déchets radioactifs, quatorze
réacteurs, et, surtout, trois sous-marins nucléaires... : tous reposent au fond
de l’océan Arctique – première zone de pêche au cabillaud du globe.
Les parties
métalliques rouillent, l’eau salée ronge le béton et des particules
radioactives s’échappent des épaves. Pourtant, l’omerta est de mise. Pour avoir
dénoncé l’état déplorable de la flotte russe et le risque d’accident nucléaire,
un ingénieur et inspecteur de sous-marins a été emprisonné ; un autre militaire
n’accepte de témoigner qu’anonymement. Un rapport remis en 2011 au Kremlin par
le ministère russe de l’Environnement appelait à couler des sarcophages de
béton autour de deux des trois sous-marins d’ici 2014 au plus tard – mais la
recommandation est restée à ce jour lettre morte.
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