Un «sursaut radio rapide», dont la source est éloignée d'environ 5,5 milliards d'années-lumière, a été capté en temps réel pour la première fois par des scientifiques. Ces astrophysiciens australiens ont reçu ce signal sur les radiotélescopes de l'observatoire de Parkes, situé à 400 km à l'ouest de Sydney (devenu célèbre en juillet 1969 quand il a reçu les images transmises des premiers pas sur la Lune).
C'est en 2007 que les chercheurs du CSIRO, l'équivalent australien du CNRS, découvrent pours la première fois ce type de «sursaut radio rapide» dans les enregistrements de leurs télescopes. Mais ils ne l'avaient jamais capté en direct. C'est chose faite depuis le 14 mai dernier. Ces chercheurs australiens ont eu la chance de pouvoir observer ces sursauts d'ondes radio très brefs, mais très puissants, pendant quelques millisecondes seulement.
L'explosion d'une étoile ?
Et si les premières estimations sur leur origine pointent en direction de la constellation du Verseau, la cause de ces signals reste toujours mystérieuse, même si plusieurs pistes sont avancées. «Le radio burst pourrait être dû à l'explosion d'une étoile à neutron si gigantesque qu'elle aurait provoqué l'apparition d'un trou noir. C'est une hypothèse très excitante», estime Simon Johnston, du CSIRO. «Il pourrait avoir dégagé autant d'énergie en quelques millisecondes que ce que le Soleil produit en 24 heures», ajoute Mansi Kasliwal, un astrophysicien de l'Institution des Sciences de Carnegie à Washington, membre de l'équipe scientifique.
«Ces ondes radio ont peut-être été créées il y a 5 milliards d'années-lumière, alors comment sont-elles parvenues jusqu'à notre télescope? Quelle matière ont-elles traversé? Nous ne savons pas de quoi est faite la matière entre deux galaxies, et ce signal radio pourrait nous aider à le découvrir», poursuit Simon Johnston. Pour Emily Petroff, l'astrophysicienne qui a dirigé l'équipe, l'événement à l'origine de ce signal est très certainement «monumental et cataclysmique». Et aujourd'hui, alors que l'étude vient d'être publiée (en anglais), les scientifiques tentent encore de percer le mystère de ce signal venu d'une autre galaxie.
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