La plus large population d’esclaves modernes du monde vit, ou survit, en Inde. Entre 13 millions et près de 15 millions de personnes sont réduits en esclavage dans le pays. La moitié des 28,9 millions de personnes asservies dans le monde. Ce sont les Indiens eux-mêmes, et non pas les migrants, qui sont les premières victimes de nombreuses formes d’esclavage :
- Le travail forcé dans des chantiers, dans des usines, dans des mines. Parmi ces forçats, beaucoup d’enfants.
- La servitude pour dette: entre 20 à 65 millions d’Indiens travaillent ainsi pour payer leur dû.
- Le travail domestique. Beaucoup d’Indiens, notamment des femmes et des enfants, sont de véritables esclaves chargés d'effectuer toutes les tâches dans la maison de leur « maître ». Censés être des domestiques, ils ne sont parfois pas payés et victimes de violences.
- L’exploitation sexuelle. L’Inde compte plus de 3 millions de travailleurs du sexe. Beaucoup, là encore, sont des enfants. Le trafic humain, dont le trafic d’organes et les adoptions illégales.
- Le mariage forcé et servile (contre de l’argent).
Certaines victimes de travail forcé ont quitté leur région pour une grande ville, attirées par des « brokers » (courtiers) qui leur promettent un emploi, une vie meilleure, pour finalement les exploiter. Mais beaucoup sont esclaves dans leur propre village. Ils sont liés à un propriétaire auquel ils doivent rembourser une dette. Parfois, ils héritent de leurs chaînes en raison de leur caste ou d’une tradition sociale.
Il est difficile de dessiner le paysage de l’esclavage en Inde. Dans le pays, la discrimination est presque une tradition, le système des castes légitime et perpétue les inégalités. L'emploi à moindre coût de personnes « inférieures », plus vulnérables socialement et économiquement, fait partie de l'organisation de la société, et du foyer.
C’est la pauvreté mais aussi le système des castes qui permettent à l’esclavage moderne de prospérer en Inde. Les dalits (intouchables) et les Indiens de basses castes comme les personnes issues de communautés indigènes sont les plus vulnérables face à toutes ces formes d’exploitation et de violence.
L’Inde est classée quatrième dans l’Index de l’esclavage mondial derrière la Mauritanie, Haïti et le Pakistan et devant le Népal, la Moldavie, le Bénin, la Côte d’Ivoire, la Gambie et le Gabon. Point commun à tous ces pays, un PIB par tête et des indices de développement humains qui demeurent bas.
L’Inde a ratifié des conventions sur l’esclavage, sur le travail forcé, sur le trafic humain mais les textes semblent rarement suivis de faits. Selon une loi de 1976, depuis 1975, le travail forcé est interdit. À cette date, les travailleurs liés à un « patron » par une dette ont été libérés de leurs obligations. Mais en 2013, des millions d’Indiens continuent de porter ce fardeau. La loi est rarement appliquée et les condamnations sont légères. Les relations entre les propriétaires, les trafiquants et les élus locaux sont souvent trop étroites pour que les victimes soient écoutées et que leurs droits soient respectés.
En 2005, le ministère du développement rural a introduit le NREGA (Mahatma Gandhi National Rural Employment Guarantee Act), qui garantit 100 jours d’emploi salarié par an aux ménages ruraux qui effectuent des travaux manuels non qualifiés. « Une alternative pour ceux qui sont prisonniers du travail forcé », « le gouvernement national et les ONG travaillent dur pour le populariser ». Pour mobiliser les populations locales et parvenir à l’imposer aux chefs de village. « S’il était complètement appliqué, le NREGA serait un programme d’importance mondiale dans la lutte contre l’esclavage moderne ».
Des amendements au code pénal datant d’avril 2013 criminalisent désormais toute forme de trafic humain. En revanche, les conventions sur les « pires formes du travail des enfants » et sur le travail domestique attendent toujours d’être adoptées par le gouvernement indien.
Soulignant les grandes disparités entre les différents États indiens, ce sont l’Uttar Pradesh et le Bihar où il existe de hauts niveaux de formes héréditaires de servitude pour dettes dans les zones rurales, et de trafic humain.
Que fait le gouvernement pour protéger ces populations prises dans un cercle infernal de vulnérabilité ? Le gouvernement indien est encore loin de protéger ses citoyens. Certains d'entre eux n'ont d'ailleurs pas de papiers d'identité, donc pas d'existence légale. La réponse apportée au problème de trafic humain se concentre presque exclusivement sur l’exploitation sexuelle des femmes et des enfants, et les autres formes de ce trafic (…) sont à peine reconnues. Les leaders nationaux ont tendance à ne pas reconnaître la criminalité violente du travail forcé et y voit plutôt un vestige de la pauvreté. » L’Inde a ratifié des conventions sur l’esclavage, sur le travail forcé, sur le trafic humain mais les textes semblent rarement suivis de faits. Selon une loi de 1976, depuis 1975, le travail forcé est interdit. À cette date, les travailleurs liés à un « patron » par une dette ont été libérés de leurs obligations. Mais en 2013, des millions d’Indiens continuent de porter ce fardeau. La loi est rarement appliquée et les condamnations sont légères. Les relations entre les propriétaires, les trafiquants et les élus locaux sont souvent trop étroites pour que les victimes soient écoutées et que leurs droits soient respectés.
En 2005, le ministère du développement rural a introduit le NREGA (Mahatma Gandhi National Rural Employment Guarantee Act), qui garantit 100 jours d’emploi salarié par an aux ménages ruraux qui effectuent des travaux manuels non qualifiés. « Une alternative pour ceux qui sont prisonniers du travail forcé », « le gouvernement national et les ONG travaillent dur pour le populariser ». Pour mobiliser les populations locales et parvenir à l’imposer aux chefs de village. « S’il était complètement appliqué, le NREGA serait un programme d’importance mondiale dans la lutte contre l’esclavage moderne ».
Des amendements au code pénal datant d’avril 2013 criminalisent désormais toute forme de trafic humain. En revanche, les conventions sur les « pires formes du travail des enfants » et sur le travail domestique attendent toujours d’être adoptées par le gouvernement indien.
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