Au large des côtes du Honduras, une vaste couverture de plastique recouvre les eaux normalement claires de la mer des Caraïbes. Scandalisée par cette pollution liée aux activités humaines qui met en danger la faune et la flore de la région, la photographe Caroline Power a décidé d’immortaliser ces déchets
Bouteilles en plastique, bouchons, cordes, couverts, assiettes, et déchets en tout genre… Les photos publiées par la photographe Caroline Power sont horrifiantes. Au large des côtes du Honduras, entre les îles de Roatán et de Cayos Cochinos, dans la mer des Caraïbes, la plongeuse, basée sur Roatán, a découvert avec ses amis une véritable île de déchets. Scandalisée, c’est sur les réseaux sociaux que la photographe a décidé de manifester son désarroi, en postant plusieurs images de cette grande étendue de plastique.
Plus de déchets que de poissons d’ici 2050
Le 16 octobre, la plongeuse lance un appel sur Facebook : « Cela doit s’arrêter ! » Avec l’aide des photos de sa terrible découverte, elle défie les internautes qui la suivent à ne pas jeter leurs déchets pendant une semaine : « Vous serez dégoûtés de voir le nombre de choses usées que vous produisez. »
Interrogé par IFLScience, un blog d’informations scientifiques, Caroline Power avance que ce phénomène n’est pas dû aux récents ouragans qui ont traversé les Caraïbes au mois d’août et de septembre, comme on pourrait le croire, mais que c’est un problème qui a toujours été présent au Honduras.
« Malheureusement, cela devient de plus en plus courant. Cela fait 11 ans que je vis sur l’île de Roatán, au Honduras, explique Caroline Power. Et le problème des ordures s’est aggravé ces cinq dernières années. Avant, les pollutions étaient principalement dues à des sargasses [des algues brunes invasives], avec un peu de plastique et de la mousse de polystyrène. Maintenant, il y a certaines périodes de l’année où ce n’est plus que des ordures ménagères. »
Comme le souligne le média en ligne en rappelant une étude scientifique parue en janvier 2016, d’ici à 2050, les océans compteront davantage de déchets que de poissons. Plus de 5,25 milliards de plastiques voguent d’ailleurs déjà sur les mers de la planète. Les chiffres sont affolants, pourtant cette pollution est souvent invisible. Dans le Pacifique, ce sont des îles poubelles composées de particules fines qui menacent la faune et la flore marine.
Pour Caroline Power, chacun peut agir à son échelle pour réduire la quantité de déchets dans les océans. Sur l’île de Roatán, une association locale, la Roatan Marine Park, organise d’ailleurs des campagnes de sensibilisation anti-plastique et s’occupe de programmes éducatifs environnementaux. « Même si seulement 1 % des gens qui voient mes images décident de repenser leur utilisation de plastique, c’est un énorme pas en avant, lance la plongeuse à IFLScience. Car Roatán n’est pas seule dans notre bataille contre les déchets océaniques. C’est un problème qui touche toutes les côtes, toutes les mers et tous les océans. »
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