D'après le recensement de 2004, Had kourt compte 5 051 habitants.
Ses coordonnées sont : 34°37’ Nord 5° 44’ Ouest
Son altitude est de 103 m
Son sommet présente des vestiges archéologiques et donne une vue époustouflante sur toute la région.
En 1932, le Père Kochler a donné quelques précisions concernant la présence d’un grand nombre de tumuli, un ensemble d’empreintes du pied, repérés et localisés au cours de prospections autour du marabout Sidi Allal et sur la piste qui conduit au Jbel Kourt.
Deux gravures de contours de pieds ont été découvertes lors des campagnes de prospection archéologique dans la région du Piémont rifain, entre le Loukkos et le Sebou. L 'auteur tente une comparaison avec des exemples similaires et mieux connus, afin de les situer dans leur contexte et d'en proposer une datation, bien que de nombreux détails montrent qu'il est difficile de trancher sur leur chronologie.
Le Jbel Kourt se situe à 30 Km au sud ouest de la ville d’Ouezzane et à 5 Km à vol d’oiseau de la route principale reliant la ville d’Ouezzane à Méchraa BelKsiri. Entre les Oueds Rdat et Tnine. Il est l’accident topographique majeur de tout le haut Gharb. Il forme une ellipse de roche dure allongée selon une orientation nord-ouest/sud-est, sur 3 Km environ, large de quelques centaines de mètres, atteignant 443 mètres d’altitude, et il domine les collines 200 et 300 mètres plus bas.
La région de Had Kourt constitue la partie septentrionale de la zone située entre le Loukkos et le Sebou.
Du point de vue géologique, cette région est formée de sable argileux et de grès d’une couleur rouge caractéristique.
Des schémas de contour de pieds sont localisés précisément au sommet du Jbel Kourt, sur la bordure nord ouest où se dresse une dizaine de blocs de pierre. La plupart de ces dalles sont lisses, bien taillées, soit sur une seule face, soit sur deux faces. Sur deux de ces dalles se trouvent deux gravures de contours de pieds.
Schéma 1 :
Le contour des pieds est gravé au milieu d’un double cercle, faiblement creusé : sa forme est soigneusement faite, d’une patine relativement claire avec trace de polissage. Les dimensions des cercles sont de l’ordre de 59 et 67 centimètres de diamètre.
La gravure représente les deux pieds. Le pied droit et le pied gauche ont les mêmes dimensions, 46 cm de long et 20 cm de large. Le piquetage est peu profond, avec des traces de polissage ; la patine est identique à celle des cercles qui les entourent. La différence dans le nombre d’orteils est bien visible. Le contour du pied droit comprend cinq orteils alors que celui du pied gauche en comprend sept. Cette gravure est réalisée sur une dalle de 2,81 mètres de haut et de 5,12 mètres de large, en plein air.
Schéma 2 :
Le deuxième contour se trouve sur le même alignement de dalles, un peu plus loin, à quelques mètres du premier schéma. La gravure de ce second schéma est analogue, du point de vue du style, à la première gravure. Elle s’inscrit également au milieu d’un double cercle dont les dimensions sont de l’ordre de 84 cm et 1 mètre de diamètre. Le dessin des deux contours de pied est irrégulier. Le pied gauche, de 58 cm de longueur, compte cinq orteils, alors que le pied droit, long de 52 cm , en compte six. Sur le plan artistique, ce contour de pied est de piquetage grossier et irrégulier par comparaison au premier, et de patine identique à celle de la roche, en moins clair.
On peut se demander si la différence dans le nombre d’orteil est intentionnelle ou non. Aucune industrie lithique n’est associée à ces gravures.
L’examen de la gravure des contours des pieds du Jbel Kourt et leur comparaison technique et stylistique avec celles déjà connues dans le grand Atlas nous amènent à penser qu’il s’agit peut-être d’une autre occupation. Les empreintes de pieds du Grand Atlas sont des graffiti du type non élaboré : Ils présentent un contour de style et de technique simples, sans détails précis ou apparents, figurant un pied seul ou une paire. Ils offrent parfois la forme d’un contour à ligne médiane, ou bien deux pieds reliés par un trait horizontal associant le pied droit au pied gauche : les orteils ne sont pas figurés. Par contre les représentations du Jbel Kourt témoignent de plus de soin et d’habileté de la part du graveur. Le manque de contexte nous prive d’élément de comparaison : bien que la découverte du Jbel Kourt soit marquée par l’absence d’éléments qui permettraient de dater les figurations avec précision de comprendre leur signification globale.et que celles-ci se distinguent par un nombre inégal entre pied gauche et pied droit, il serait imprudent de leur attribuer une datation sans un examen approfondi. Celle-ci pourra être précisée après une étude détaillée de la préhistoire de la région.
Trouver une réponse à la différence dans le nombre d’orteils entre les deux pieds est chose difficile. On a d’abord supposé que cette différence résultait d’un défaut de gravure. Mais le schéma 2 est marqué lui aussi par un nombre inégal d’orteils entre pied droit et pied gauche. Aussi n’est-ce sans doute pas un hasard mais probablement une image fidèle se rapportant à une préoccupation magique, voire religieuse. Est-il possible, à partir des dimensions de ces contours de pieds, d’approcher l’homme qui a servi de modèle au graveur ? on peut, d’une certaine façon, être renseigné sur sa taille, étant donné que la dimension des pieds de l’homme varie à peu près en fonction de sa taille. S’il y eu un modèle humain, il était, sans doute, si l’on en juge par ses dimensions, de sexe masculin et de grande taille.
Le cercle qui entoure ces contours des pieds, s’inscrit dans un contexte astral, ou témoigne-t-il d’un culte solaire ? Le cas des gravures rupestres en forme de disque ou de cercle, dédiées au soleil et à la lune, était très répandu dans toute l’Afrique du nord, surtout dans le grand Atlas, le sud Oranais et la Tunisie méridionale. En effet, l’adoration des astres, et principalement du soleil et de la lune, a été confirmée depuis Hérodote par de nombreux textes et documents.
Cependant l’association des contours des pieds et de cercle donne à réfléchir. Le propriétaire de ces contours représente-t-il une force puissante et sacrée ? Est-il un seigneur ? Ou bien répond-t-il simplement à une donnée de la légende locale que nous ont relatée les habitants de la région et selon laquelle ce lieu avait été habité par des hommes de grande taille ? On doit signaler que, dans l’état actuel des recherches, rien d’analogue n’a été découvert ni dans la région de Marrakech ni dans le grand Atlas.
Les Douars des environs de Had kourt :
Les Douars des environs de Had kourt :
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