Avec 2,1 habitants par km2, l'Islande est un pays vide d'humains … mais attention ! la nature toute entière est habitée par le "huldufólk", le peuple caché, comme disent les islandais.
En Islande, c'est une chose sérieuse, et il y a vraiment peu d'islandais qui oseraient affirmer qu'ils n'y croient pas !
En fait, dans un pays où la nature est aussi imprévisible, il est difficile de s'en tenir au rationnel pur. Quand les lits des rivières se déplacent pour un oui ou pour un non de plusieurs dizaines de mètres, quand de riches pâturages peuvent se transformer demain en étendues de cendres stériles ou en champs de laves fumantes, quand une île apparaît en quelques heures là où il n'y avait que la mer, on n'est jamais trop sûr de rien !
En Islande, c'est une chose sérieuse, et il y a vraiment peu d'islandais qui oseraient affirmer qu'ils n'y croient pas !
En fait, dans un pays où la nature est aussi imprévisible, il est difficile de s'en tenir au rationnel pur. Quand les lits des rivières se déplacent pour un oui ou pour un non de plusieurs dizaines de mètres, quand de riches pâturages peuvent se transformer demain en étendues de cendres stériles ou en champs de laves fumantes, quand une île apparaît en quelques heures là où il n'y avait que la mer, on n'est jamais trop sûr de rien !
Les "Vœttir" (les esprits) sont un peu partout, qu'ils prennent la forme d'elfes, de trolls ou d'autres créatures surnaturelles, et dans leur vie quotidienne les humains ne peuvent pas les ignorer.
D'après une étude réalisée par le professeur Erlendur Haraldsson, 5 % des islandais disent avoir vu des elfes, 55 % confessent qu'ils sont convaincus qu'existent de tels êtres ou que leur existence est probable. Il ne s'agit donc pas d'un phénomène isolé qu'on pourrait réduire à une croyance arriérée ou enfantine. Les témoignages sont nombreux et le problème des elfes est pris très au sérieux par les gens qui ont à traiter avec eux.
On peut voir parfois en pleine campagne des routes effectuer des crochets bizarres que rien ne justifie … c'est que les ingénieurs des "Ponts et Chaussées" islandais ont préféré être prudents et ne pas dynamiter ou déplacer tel ou tel rocher, connu depuis des lustres comme étant en fait un lieu habité par un troll …
Avant de bâtir une maison à la campagne ou une nouvelle ferme, on consulte un sage du lieu qui s'assure que " le peuple caché " n'y verra pas d'inconvénient.
Il existe donc, à travers l'Islande, un nombre important d'Alfastadir (littéralement : "lieux à Elfes"). Même en ville, si la route qui va de Reykjavík à sa banlieue Kópavogur a un tracé parfois étonnant, c'est qu'elle contourne prudemment quelques "Alfastadir" qui se trouvaient là avant l'extension de l'agglomération.
D'après une étude réalisée par le professeur Erlendur Haraldsson, 5 % des islandais disent avoir vu des elfes, 55 % confessent qu'ils sont convaincus qu'existent de tels êtres ou que leur existence est probable. Il ne s'agit donc pas d'un phénomène isolé qu'on pourrait réduire à une croyance arriérée ou enfantine. Les témoignages sont nombreux et le problème des elfes est pris très au sérieux par les gens qui ont à traiter avec eux.
On peut voir parfois en pleine campagne des routes effectuer des crochets bizarres que rien ne justifie … c'est que les ingénieurs des "Ponts et Chaussées" islandais ont préféré être prudents et ne pas dynamiter ou déplacer tel ou tel rocher, connu depuis des lustres comme étant en fait un lieu habité par un troll …
Avant de bâtir une maison à la campagne ou une nouvelle ferme, on consulte un sage du lieu qui s'assure que " le peuple caché " n'y verra pas d'inconvénient.
Il existe donc, à travers l'Islande, un nombre important d'Alfastadir (littéralement : "lieux à Elfes"). Même en ville, si la route qui va de Reykjavík à sa banlieue Kópavogur a un tracé parfois étonnant, c'est qu'elle contourne prudemment quelques "Alfastadir" qui se trouvaient là avant l'extension de l'agglomération.
Sara Muller [Les lieux à elfes de Reykjavík, Géographie et cultures, n°55, 2005] nous rapporte quelques exemples :
En 1979, lors de l'élargissement d'une voie rapide au cœur de l'agglomération de Reykjavík, il fallut déplacer une pierre réputée abriter des elfes mais celle-ci se brisa en deux durant l'opération. A la suite de cet incident une rupture de canalisation provoqua la perte de 70 000 truites d'élevage en aval, fait interprété par les islandais comme une vengeance des elfes. S'ensuivirent alors plusieurs démissions d'ouvriers ou refus de travailler aux abords de ce site. Aujourd'hui, cette voie rapide fait une courbe pour éviter cette pierre, afin de laisser les elfes en paix et ainsi éviter de provoquer leur colère.
Dans la ville de Kopavogur (banlieue de Reykjavík), l'exemple d'Alfholsvegur ("la rue de la butte de l'elfe") est tout aussi révélateur. Entre une école primaire et une maison de particulier se trouve une butte sensée abriter des elfes. Après avoir attribué ce terrain à des particuliers pour y construire leur maison, la mairie décida de le reprendre pour ne pas s'attirer de problèmes de la part de ces êtres. La rue passe donc mystérieusement du numéro 100 au numéro 104, laissant tout loisir aux elfes du numéro 102 (manquant) de profiter de leur villégiature !
Un écrivain islandais contemporain, Árni Björnsson, a publié une sorte d'annuaire des créatures surnaturelles, le "Vœttatal". On y apprend que plus de cinq cents elfes, trolls, et autres esprits habitent l'Islande !
Voici donc une petite typologie (pardon ! une Vœttologie …) :
En 1979, lors de l'élargissement d'une voie rapide au cœur de l'agglomération de Reykjavík, il fallut déplacer une pierre réputée abriter des elfes mais celle-ci se brisa en deux durant l'opération. A la suite de cet incident une rupture de canalisation provoqua la perte de 70 000 truites d'élevage en aval, fait interprété par les islandais comme une vengeance des elfes. S'ensuivirent alors plusieurs démissions d'ouvriers ou refus de travailler aux abords de ce site. Aujourd'hui, cette voie rapide fait une courbe pour éviter cette pierre, afin de laisser les elfes en paix et ainsi éviter de provoquer leur colère.
Dans la ville de Kopavogur (banlieue de Reykjavík), l'exemple d'Alfholsvegur ("la rue de la butte de l'elfe") est tout aussi révélateur. Entre une école primaire et une maison de particulier se trouve une butte sensée abriter des elfes. Après avoir attribué ce terrain à des particuliers pour y construire leur maison, la mairie décida de le reprendre pour ne pas s'attirer de problèmes de la part de ces êtres. La rue passe donc mystérieusement du numéro 100 au numéro 104, laissant tout loisir aux elfes du numéro 102 (manquant) de profiter de leur villégiature !
Un écrivain islandais contemporain, Árni Björnsson, a publié une sorte d'annuaire des créatures surnaturelles, le "Vœttatal". On y apprend que plus de cinq cents elfes, trolls, et autres esprits habitent l'Islande !
Voici donc une petite typologie (pardon ! une Vœttologie …) :
- Les elfes ("Álfar") sont à priori les plus familiers. Ce sont des créatures plutôt féminines, aériennes et vaporeuses. Ils interviennent surtout dans le domaine de la santé physique et mentale des humains.
D'après un conte populaire islandais, Dieu demanda un jour à Eve, la première femme, de lui montrer ses enfants. Comme elle n'en avait lavé qu'une partie, elle n'osa pas lui montrer ceux qui n'étaient pas encore lavés. Dieu insista pour les voir tous, mais Eve rougissante lui dit qu'il n'y en avait pas d'autres. Mais Dieu sait tout et il ne se laissa pas abuser par ce mensonge. Il décida alors que ces enfants qu'on ne voulait pas lui montrer auraient une existence éternellement cachée aux yeux des hommes (d'où le nom de " huldufólk ", le peuple caché). - Les elfes habitent des grottes, des collines, des roches isolées, et la mémoire de ces lieux très respectés se transmet de génération en génération.
- Les trolls, catégorie sans doute la plus répandue, sont des êtres aux apparences grotesques, le plus souvent malveillants. Parfois isolés, parfois en petits groupes, ils détestent être dérangés et ils sont toujours prêts à fomenter un " mauvais coup " contre les humains …
Comme les elfes, ils sont très respectés mais c'est un respect qui se fonde plutôt sur la peur.
Ils habitent un peu partout dans la nature, souvent dans des lieux inattendus mais que tout le monde connaît.
Les trolls ont une particularité singulière : ils commettent leurs mauvais coups la nuit, surtout pendant les très longues nuits de l'hiver islandais, mais lorsqu'ils sont retardés et qu'il se font surprendre par le soleil levant, ils sont à tout jamais transformés en pierre !
Pendant notre voyage, nous en avons rencontré plusieurs qui avaient subi ce châtiment et nous avons pu les approcher et les photographier sans risque (photos ci-après). - Autre catégorie d'esprits, les "hamingja" et les "fylgja".
Ces termes sont intraduisibles … il s'agit en quelque sorte de figurations du destin ou d'anges gardiens, non pas pour un individu comme nous le concevrions chez nous, mais plutôt pour une famille ou un lignage.
Ces esprits tutélaires n'apparaissent que dans des circonstances majeures, pour annoncer un mauvais présage ou au contraire apporter leur protection et leur bienveillance. - Enfin, les "afturganga", terme qu'on pourrait traduire par "revenants", sont les plus redoutés. Ce sont des fantômes qui reviennent parfois parmi les humains pour les entraîner dans l'au-delà.
Ils sont difficiles à démasquer car ils prennent l'apparence corporelle des vivants. Leur point faible cependant (car ils en ont heureusement un) est qu'ils ne peuvent pas prononcer le nom de Dieu ("Guð" en islandais). Ce qui justifie que le prénom féminin le plus répandu en Islande est Guðrún ("Rune de Dieu") : avec un tel prénom en effet, on ne peut pas être interpellée par un " afturganga " !
Dans les textes anciens et les sagas islandaises, on trouve des récits mettant en scène des "afturganga". Ces histoires épiques montrent que, pour en venir à bout, il faut les combattre soit par la puissance religieuse d'un exorciste, soit par la force physique d'un colosse humain qui se dévoue pour les affronter en combat singulier, au péril de sa vie et - qui plus est - de son âme.
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