Les nouvelles qui nous parviennent de la république Sud-Africaine ne sont pas rassurantes pour tous ceux qui ont un parent ou une connaissance vivant dans ce pays. La cruauté envers les étrangers gagne du terrain et on a du mal à comprendre les raisons de cette haine envers ces hommes et ces femmes qu’on voit molestés, lynchés et mis à mort par des foules en colère. « Ils sont étrangers, qu’ils retournent chez eux » disent-ils dans leur colère. Ces violences xénophobes en Afrique du Sud, traduisent la triste réalité de la haine de l’étranger, même s’il ne vient pas de loin ou qu’il n’est pas vraiment différent de nous.
Le sentiment anti-étranger en Afrique du Sud est le signe d’un mal qui devrait épouvanter le pays. Cette maladie insidieuse a déjà pris tous les visages de la haine, à commencer par l’insulte qui fuse (makwerekwere veut dire « sale étranger ») dans la rue, dans les taxis collectifs, où, comme l’explique, atterrée, une dame originaire de la République démocratique du Congo (Congo Kinshasa), « on n’ose plus décrocher quand le portable sonne, de peur que les gens assis à côté entendent une langue étrangère».
Ce mal, c’est une foule qui s’amasse dans un township, encourage les hommes à forcer le rideau de fer de la boutique voisine, avant de se livrer à une orgie de pillage, tandis qu’on passe à tabac, si on ne le tue pas, le propriétaire, cet étranger, ce makwerekwere. Il n’y aura aucune sanction, ou si peu. Il est interdit de toucher les quartiers riches, les banlieues cossues, les centres commerciaux. Les forces de sécurité y veillent. Le message est d’un cynisme net : défoulez-vous dans vos quartiers, mais pas touche aux îlots de prospérité et à ceux qui les peuplent.
Qui est visé ? Jusqu’à nouvel ordre, les ressortissants de pays d’Afrique ou d’Asie du Sud, qui ont en commun l’envie de vivre et de travailler dans le petit commerce, dans les quartiers les plus modestes. Ils y ont anéanti, il est vrai, la concurrence des échoppes sud-africaines. Or, derrière ces magasins, se dessinent des intérêts locaux, parfois liés à des responsables politiques. Lesquels, à l’occasion, montent les foules contre les étrangers, sûrs de leur impunité.
Les magasins tenus par des étrangers ont été attaqués partout, dans la banlieue ouest de Pretoria. Des magasins ont été pillés, d'autres incendiés.
A l'origine de ces violences : des habitants de Rosetenville au sud de Johannesburg en colère contre les Nigériens qu'ils accusent de trafic de drogue et de prostitution.
Plusieurs maisons ont été incendiées, puis les incidents se sont propagés à la banlieue ouest de Pretoria. Et là, ce sont des magasins qui ont été pris pour cible. Désormais, ils s'en prennent à tous les étrangers, explique une jeune Congolaise. On a vu un tas de gens, on ne veut plus des étrangers !