Il accueille les délégations de la Corée du Nord et de la Corée du Sud, pour une rencontre inédite. Panmunjom, le village transfrontalier au cœur de la Zone démilitarisée, est une zone hors du temps, devenue une véritable attraction touristique.
Il y a de l’apaisement dans l’air. Les délégations de Corée du Nord et de Corée du Sud se sont retrouvées ce mardi, dans la « Maison de la Paix », au cœur du village de Panmunjom. Les représentants des deux Corées ont discuté de la participation de la Corée du Nord aux Jeux Olympiques de Pyeongchang, en février.
Ri Son-Gwon, le représentant de la Corée du Nord (au centre),
traverse la dalle de béton qui marque la frontière entre
les deux Corées au sein même du village de Panmunjom.
Panmunjom, c’est le village de la signature de l’armistice entre la Corée du Nord et la Corée du Sud, le 27 juillet 1953, qui a mis fin à la guerre de Corée. À 50 km au nord de Séoul et à 10 km à l’est de la ville nord-coréenne de Gaeseong, Panmunjom est situé au milieu de la « zone démilitarisée » (DeMilitarized Zone, DMZ) – qui n’a de « démilitarisé » que le nom. Elle sépare les deux Corées depuis 65 ans.
Panmunjom, contrôlé par l’Onu, est le seul endroit où les soldats des deux parties sont aussi proches. « Le village de la trêve » est lui-même divisé en deux, par une ligne de démarcation matérialisée par une dalle de béton. Une partie appartient à la Corée du Sud et une autre à la Corée du Nord. Les bâtiments de commandement de l’ONU, des baraquements bleus, sont installés sur cette ligne. C’est, selon Bill Clinton qui s’y est rendu, « l’endroit le plus effrayant du monde ».
Une attraction touristique
Des milliers de touristes s’y pressent chaque année, surtout des Chinois et des Américains qui visitent la Corée du Sud. Les Sud-Coréens ne s’en privent pas non plus. On peut prendre un selfie entre deux soldats, un Nord-Coréen et un Sud-Coréen qui s’observent suspicieusement, on peut se faire photographier devant le « Pont sans retour », on peut même acheter des souvenirs ! Une vraie attraction.Pourtant, les touristes venant de Corée du Sud, ont ordre de ne rien faire qui pourrait irriter les soldats nord-coréens. Interdiction également de porter un jeans troué ou une mini-jupe d’après le site internet qui propose des visites du village entre 65 000 et 85 000 wons par personne (entre 51 € et 67 €).
Des visites guidées viennent également de Corée du Nord. Le quotidien de Singapour The Straits Times, assure que les touristes nord-coréens sont beaucoup plus détendus que les autres, en tenue décontractée de vacanciers et adeptes de selfies humoristiques avec les soldats nord-coréens.
L’endroit n’est pas sans risque. Car c’est un peu la guerre froide entre les deux pays qui n’ont pas signé de traité de paix. En novembre, un soldat nord-coréen s’est précipité vers le Sud, sous les balles de ses compatriotes. En 1984, une longue fusillade (30 minutes), avait eu lieu, provoquée par un étudiant russe qui avait franchi la frontière en courant. Lui s’en était sorti indemne, mais quatre personnes étaient mortes, touchées par les balles.
En 1976, deux soldats nord-coréens avaient tué à la hache des soldats américains qui coupaient un arbre. Avant cet incident, les soldats traversaient la ligne de séparation, mais depuis, ils ne la franchissent plus, chacun reste de son côté.
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