Au Pakistan, où le sexe est tabou, le viol et le meurtre d'une fillette de 7 ans semble faire bouger les lignes.
Au Pakistan, où conservateurs et religieux font peser une chape de plomb, pas question de parler de sexe, c’est tabou ! Pourtant, un fait divers dramatique bouleverse le pays…
C’est une histoire horrible, qui s’est déroulée dans la ville de Kasur le 4 janvier. Kasur c’est dans l’Etat du Punjab, près de la frontière indienne. Zainab, une petite fille de 7 ans, a disparu sur les 100 mètres qui séparaient l’école coranique de sa maison. Et il y a une semaine tout juste, son corps a été retrouvé dans une décharge. La fillette avait été violée et étranglée. Ce drame a provoqué une immense vague de colère au sein de la population : des routes ont été bloquées, des voitures brûlées et les manifs ont dégénéré en affrontements. Deux protestataires sont même morts sous les charges de la police.
C’est le sentiment d’impunité face au drame qui a provoqué cette flambée de rage ?
Exactement. Car les traces ADN trouvées sur le corps de la petite correspondent à celui d’un suspect dans 12 autres affaires de meurtres d’enfants dans un rayon de 2 kilomètres depuis un an. Et pendant les cinq jours de disparition de la fillette, la famille assure qu’elle l’a cherchée partout, mais pas la police. "La sécurité, c’est pour les leaders, mais pas pour de vulgaires insectes comme nous", a lâché le père de Zainab. En fait, la population reproche à l’Etat, à la police et à la justice de ne rien faire, depuis des années, face aux abus d’enfants. Dans un pays, qui plus est, très conservateur où l’éducation sexuelle est complètement absente du cursus scolaire. C’est tabou, pour la droite religieuse, pas question d’évoquer cet aspect dangereux de la culture occidentale. Et donc le viol encore moins.
Mais le cas de la petite Zainab semble être l’affaire de trop. Et donc ça bouge !
C’est ça qui est intéressant, oui. La semaine dernière, une présentatrice de JT a commencé son direct avec sa petite fille sur les genoux et un édito très colère. "Les petits cercueils sont les plus lourds", a-t-elle dit. Et ce week-end, ce sont trois personnalités connues qui ont véritablement brisé le tabou en révélant publiquement, sur les réseaux sociaux, qu’elles aussi avaient été abusées sexuellement quand elles étaient petites. Elles l’ont fait sous une double bannière, un double hashtag : MeToo, qui symbolise désormais, dans le monde entier, la parole de victimes qui jusqu’ici se taisaient, et puis "Justice pour Zainab". "Est-ce que l’honneur de ma famille est enfermé dans mon corps ?", demande l’une de ces trois femmes, une actrice réputée. "Je suis une survivante forte, fière et aimante. Pas de honte, ni sur moi ni sur mes enfants." Ces témoignages ont un effet domino depuis quelques jours, au Pakistan. Le calvaire de la petite Zainab fait bouger les lignes.
Au Pakistan, où conservateurs et religieux font peser une chape de plomb, pas question de parler de sexe, c’est tabou ! Pourtant, un fait divers dramatique bouleverse le pays…
C’est une histoire horrible, qui s’est déroulée dans la ville de Kasur le 4 janvier. Kasur c’est dans l’Etat du Punjab, près de la frontière indienne. Zainab, une petite fille de 7 ans, a disparu sur les 100 mètres qui séparaient l’école coranique de sa maison. Et il y a une semaine tout juste, son corps a été retrouvé dans une décharge. La fillette avait été violée et étranglée. Ce drame a provoqué une immense vague de colère au sein de la population : des routes ont été bloquées, des voitures brûlées et les manifs ont dégénéré en affrontements. Deux protestataires sont même morts sous les charges de la police.
C’est le sentiment d’impunité face au drame qui a provoqué cette flambée de rage ?
Exactement. Car les traces ADN trouvées sur le corps de la petite correspondent à celui d’un suspect dans 12 autres affaires de meurtres d’enfants dans un rayon de 2 kilomètres depuis un an. Et pendant les cinq jours de disparition de la fillette, la famille assure qu’elle l’a cherchée partout, mais pas la police. "La sécurité, c’est pour les leaders, mais pas pour de vulgaires insectes comme nous", a lâché le père de Zainab. En fait, la population reproche à l’Etat, à la police et à la justice de ne rien faire, depuis des années, face aux abus d’enfants. Dans un pays, qui plus est, très conservateur où l’éducation sexuelle est complètement absente du cursus scolaire. C’est tabou, pour la droite religieuse, pas question d’évoquer cet aspect dangereux de la culture occidentale. Et donc le viol encore moins.
Mais le cas de la petite Zainab semble être l’affaire de trop. Et donc ça bouge !
C’est ça qui est intéressant, oui. La semaine dernière, une présentatrice de JT a commencé son direct avec sa petite fille sur les genoux et un édito très colère. "Les petits cercueils sont les plus lourds", a-t-elle dit. Et ce week-end, ce sont trois personnalités connues qui ont véritablement brisé le tabou en révélant publiquement, sur les réseaux sociaux, qu’elles aussi avaient été abusées sexuellement quand elles étaient petites. Elles l’ont fait sous une double bannière, un double hashtag : MeToo, qui symbolise désormais, dans le monde entier, la parole de victimes qui jusqu’ici se taisaient, et puis "Justice pour Zainab". "Est-ce que l’honneur de ma famille est enfermé dans mon corps ?", demande l’une de ces trois femmes, une actrice réputée. "Je suis une survivante forte, fière et aimante. Pas de honte, ni sur moi ni sur mes enfants." Ces témoignages ont un effet domino depuis quelques jours, au Pakistan. Le calvaire de la petite Zainab fait bouger les lignes.
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