Le responsable est-allemand Günter Schabowski
le 9 novembre 1989, lors de la conférence
de presse où ses mots improvisés
ont précipité la chute
du mur de Berlin.
A 18h53, il sort de sa poche et lit d’une voix monocorde un document annonçant que des visas pour voyager ou émigrer à l’étranger seront délivrés « sans conditions particulières ou raisons familiales ». « A partir de quand ? », demande un journaliste. Schabowski improvise : « autant que je sache… immédiatement, sans délai ». Plusieurs correspondants bondissent hors de la salle et l’information crépite sur les fils des agences : « Les Allemands de l’Est peuvent se rendre à l’étranger dès maintenant »
La foule afflue alors devant le poste-frontière de la Bornholmer Strasse, qui relie Berlin-Est à Berlin-Ouest. Désorientés, les gardes, ne savent pas s’ils doivent les laisser passer. A 23h30, un officier finit par donner l’ordre : « Ouvrez la barrière ! ». Les barrières s’ouvrent, la foule grossit, affluant des deux côtés du mur. Allemands de l’Est et de l’Ouest, euphoriques, tombent dans les bras les uns des autres. Le Mur s’écroule en quelques jours, précipitant l’effondrement du régime est-allemand.
Pourtant Günter Schabowski n’avait rien prévu de tel. « Le 9 novembre, j’étais encore un communiste convaincu », confiait-il vingt ans plus tard à des journalistes étrangers. « Ouvrir le Mur n’a pas été une décision humaniste mais tactique, prise sous la pression de la population. L’existence de la RDA était en danger. Entre 300 et 500 personnes fuyaient chaque jour au-delà des frontières, c’était l’hémorragie », expliquait-il.
Schabowski, considéré comme un « traître » par les plus fervents communistes et qualifié de « repenti tardif » par la Frankfurter Allgemeine Zeitung, est l’un des rares dirigeants est-allemands à avoir choisi de se distancier du régime.
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