Cinq jours après la rupture des relations diplomatiques entre l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn, le Yémen et l’Egypte, Mohammed bin Abdulrahman al-Thani, chef de la diplomatie qatarienne, était à Moscou ce samedi pour y rencontrer son homologue russe Sergueï Lavrov. La Russie s'est dite prête à agir pour tenter de faire baisser la tension dans la région.
Le ministre qatari des Affaires étrangères, Mohammed bin Abdulrahman al-Thani,
lors d'un précédent entretien avec son homologue russe
Sergueï Lavrov le 15 avril 2017 à Moscou.
En rencontrant son homologue qatarien, Sergueï Lavrov a rappelé que la Russie avait pour principe de ne pas s’immiscer dans les affaires intérieures d’un Etat, ni dans les relations bilatérales de deux d’entre eux. Mais dans le même temps, le chef de la diplomatie russe a souligné que Moscou ne pouvait se réjouir de voir les relations entre ses partenaires se détériorer.
En acceptant de recevoir le ministre des Affaires étrangères du Qatar, Moscou en profite une fois de plus pour s’affirmer comme une puissance incontournable dans le règlement des problèmes émergeant sur la scène internationale. D’autant plus que les tensions qui secouent les monarchies du Golfe peuvent avoir d’importantes répercussions sur la crise syrienne où Moscou est engagé de manière déterminante dans la lutte contre l’Etat islamique, aux côtés de Bachar el-Assad. Moscou redoute en effet que cette crise dépasse les frontières des pays du Golfe pour s’étendre au reste du Moyen-Orient. Raison pour laquelle le ministre russe a rappelé, en accueillant Mohammed bin Abdulrahman al-Thani, que Moscou souhaitait voir les parties régler leur différend par la négociation et que la Russie était prête à agir « avec le consentement et dans l’intérêt des parties impliquées » pour régler ce conflit diplomatiquement. Le Qatar compte ses soutiens Le chef de la diplomatie qatarienne a entamé une tournée pour rallier des soutiens. Il a l'appui de la Turquie. Le président Erdogan a dénoncé les sanctions imposées au Qatar et a décidé de déployer des troupes turques dans l'émirat. Le Koweit a de son coté offert une médiation. Aux Etats Unis, des propos contradictoires sont venus jeter le trouble. Alors que le département d'Etat a appelé l'Arabie saoudite et ses alliés à alléger le blocus autour du Qatar, le président Donald Trump a accusé les Qatariens de « financer historiquement le terrorisme ». Des déclarations rejetées par les intéressés. Mais saluées par l'Arabie saoudite. |