La question de la santé du président algérien revient au-devant de l'actualité. Affaibli par un accident vasculaire cérébral (AVC) en 2013 qui a affecté sa mobilité et son élocution, le président algérien Abdelaziz Bouteflika se déplace en fauteuil roulant et ne fait plus que de très rares apparitions publiques. Alors que, ce lundi, il devrait recevoir la chancelière allemande Angela Merkel, il a dû renoncer en raison d'une « bronchite aiguë » qui l'a rendu « temporairement indisponible », pour reprendre les mots officiels prêtés à cet empêchement, un parmi d'autres qui n'ont pas manqué de jalonner la vie du président algérien, lequel a multiplié les séjours hospitaliers, « notamment en France, depuis plus de dix ans », indique l'AFP. Au pouvoir depuis 1999, Abdelaziz Bouteflika, âgé de 79 ans, a donc vu sa tranquillité singulièrement perturbée ces dernières années.
Des séjours hospitaliers au Val-de-Grâce
- Du 26 novembre au 17 décembre 2005, le président Bouteflika séjourne trois semaines à Paris, au Val-de-Grâce. Pas de surprise dans le choix de cet établissement, dépendant du ministère de la Défense, qui accueille périodiquement des responsables étrangers et français. Là, son hospitalisation est marquée par un secret quasi total, un seul bulletin médical algérien révèle qu'il a été opéré d'un « ulcère hémorragique au niveau de l'estomac ». Il passe ensuite deux semaines de convalescence dans un palace parisien avant de regagner Alger.
- Du 19 au 21 avril 2006, il est hospitalisé au Val-de-Grâce pour des « examens postopératoires ».
- Du 27 avril au 16 juillet 2013, le président algérien est hospitalisé 80 jours à Paris à la suite d'un AVC, d'abord au Val-de-Grâce puis à l'Institution nationale des Invalides, spécialisée dans la prise en charge du grand handicap. Dans un bulletin de santé, rendu public le 11 juin, ses « médecins accompagnateurs » avaient réaffirmé que M. Bouteflika avait eu un AVC le 27 avril « sans retentissement sur ses fonctions vitales » et qu'il observait une « période de réadaptation fonctionnelle ».
- Du 13 au 16 janvier 2014, il subit de nouveau des examens médicaux.
- Le 17 avril, pour sa première apparition publique depuis mai 2012, il vote en fauteuil roulant pour l'élection présidentielle, qu'il remporte malgré ses ennuis de santé.
- Le 1er novembre, M. Bouteflika se recueille sur les tombes de « martyrs » de la guerre d'indépendance. Selon des images diffusées par la télévision algérienne, il arrive en fauteuil roulant au cimetière.
- Du 13 au 15 novembre 2014, il est un court instant hospitalisé dans un hôpital de Grenoble. Selon le quotidien régional français Le Dauphiné libéré, il est traité dans un service de cardiologie et maladies vasculaires.
- Le 3 décembre 2015, il se rend en France pour une « courte visite privée » durant laquelle il effectue des « contrôles médicaux périodiques », selon les mots de la présidence. Selon des sources concordantes en France, le président algérien est entré au groupe hospitalier mutualiste de Grenoble, où il avait déjà effectué un court séjour en novembre 2014. Son cardiologue, Jacques Monségu, qui officiait auparavant à l'hôpital du Val-de-Grâce, travaille dans cette clinique.
- Du 24 au 29 avril 2016, M. Bouteflika effectue « des contrôles médicaux périodiques » à Genève, selon la présidence. Son état de santé avait fait l'objet de spéculations après la diffusion, le 10 avril, d'une photo, notamment tweetée par le Premier ministre français Manuel Valls, dans laquelle il semblait très affaibli.
- Du 7 au 15 novembre 2016, il subit un contrôle médical qualifié de « périodique » par la présidence algérienne.
- Le 20 février 2017, la présidence algérienne annonce le report de la visite de la chancelière allemande Angela Merkel en Algérie à cause de « l'indisponibilité temporaire » de M. Bouteflika due à une « bronchite aiguë ».