Souriez, vous êtes écoutés. Depuis 2012, Pékin a collecté au moins 70 000 empreintes vocales, d'après un rapport de l'ONG Human Rights Watch (HRW). Une collection qui s'ajoute au milliard de visages et quelque 40 millions d'échantillons ADN déjà répertoriés dans les fichiers de la police chinoise.
Évidemment, c'est pour le bien du citoyen. La société iFlytek, qui développe la technologie avec le gouvernement, assure que le système a permis de réduire les arnaques téléphoniques de 80 % dans la province d'Anhui en 2015. Le journal China Digital Times relate l'histoire. Une dame reçoit un appel. À l'autre bout du fil, un escroc. Doué, il la convainc de lui transférer de l'argent. Alors que le brigand est en train de la guider, la communication se coupe. Le système de reconnaissance vocale de iFlytek a reconnu la voix de l'escroc et prévenu la police.
Le souci, souligne HRW, c'est que la police chinoise peut enregistrer les conversations téléphoniques de toutes les personnes soupçonnées « de violer la loi ou de commettre un crime ». L'ONG assure que depuis le début de l'année les polices locales ne se gênent même plus « pour écouter et enregistrer Monsieur Tout le monde ».
Le système est désormais capable de comprendre et d'identifier des personnes parlant le tibétain ou le ouïghour. Utile pour un gouvernement central, qui réprime férocement les velléités indépendantistes de ces régions.
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