Alors que la femme d'affaire niçoise Jacqueline Veyrac a été retrouvée saine et sauve deux jours après son enlèvement, coup de projecteur sur le Mexique, LE pays des kidnappings.
La police mexicaine à la recherche du fils du narcotrafiquant El Chapo après son enlèvement en aout 2016. |
Il y a des dizaines de milliers d'enlèvement chaque année dans ce pays. Seule une petite partie est déclarée. On pourrait presque dire que tout le monde enlève tout le monde au Mexique.
Multiples kidnappeurs…
Les kidnappings sont pratiqués par plusieurs catégories de Mexicains. En premier lieu, les policiers. D'après la société Control Risks, spécialisée dans le conseil sur la sécurité dans le monde entier, la police mexicaine serait responsable de 70% des enlèvements. La police au Mexique est particulièrement corrompue et les enlèvements permettent de gagner de l'argent facilement.
En dehors de la police, le crime organisé est responsable de multiples rapts. Les narcotrafiquants se diversifient depuis que la guerre contre la drogue s'est intensifiée. Mais on trouve aussi des délinquants isolés de petite envergure, qui demandent des rançons de quelque milliers d'euros.
… Et multiples victimes
Tout le monde est victime des enlèvements. D'abord des Mexicains fortunés. Et également des étrangers, qui voyagent ou vivent dans le pays. Quand il s'agit d'expatriés assez aisés, il vaut mieux qu'ils habitent dans des résidences super protégées. Les employeurs y veillent en validant eux-mêmes le logement des "expats" en fonction des moyens de protection.
Parmi les victimes de ce fléau, on se souvient aussi des 43 étudiants disparus en 2014 dans la ville d'Iguala. La police municipale les aurait enlevés pour les livrer ensuite à un cartel de la drogue. On ne sait toujours pas s'ils sont vivants ou morts.
En fait, vraiment personne n’est à l'abri, même dans les familles de grands malfaiteurs puisque le propre fils du baron de la drogue "El Chapo" a été kidnappé l'été dernier pendant une semaine.
Années 80
Les enlèvements se sont multipliés depuis une trentaine d’années. Un homme qui a considérablement développé cette activité criminelle dans les années 80. Il s'appelait Modesto Vivas Urzúa, surnommé "la Vipère". Sa cible, de riches Mexicains en vacances.
Le mode opératoire était très séquencé. Enlèvement le lundi, négociation de rançon du mardi au vendredi, réception de l'argent le samedi et libération de l'otage le dimanche. Le lundi suivant, ça recommençait.