Les ruines de la cité de Tula se situent à 80 km au nord de Mexico. Aux alentours de l'an 1000, Tula était la capitale mythique des Toltèques, un peuple de guerriers venus du nord et dont nous ne connaissons guère les origines, pour conquérir de nouvelles terres et qui fonda là sa capitale, sous le règne de leur chef dénommé Mixcoátl. Ces envahisseurs dont l'origine est certainement Chichimèque (terme qui désigne un ensemble assez large de groupes nomades qu'une tribu ou une ethnie précise). Ce sont donc les descendants de ces barbares qui accoucheront pourtant d'une culture à la vie et aux mœurs raffinées d'après les légendes et vestiges qu'ils nous ont laissés comme à Tula.
Tula, la capitale des Toltèques
Le jaguar dans le Temple de Tlahuizcalpantecuthli dit
« Le Seigneur de l'aube »
Leurs emblèmes sont l'aigle et le jaguar, qui symbolise les hauts plateaux du centre et la plaine côtière du golfe où ils étendirent leur influence. Ils passent pour avoir inventé la peinture et l'art de la fresque, la sculpture, la poésie et donc d'avoir été les premiers à avoir su maîtriser l'écriture. Il faut bien sûr modérer la vision d'une culture naissante, venue de nulle part, et déjà maîtresse d'elle-même. Les archéologues ont montré que la réalité était bien plus complexe et que, de tout temps, les différentes cultures de l'Amérique centrale se sont rencontrées, combattues, associées, mélangées... Toutes ces cultures n'ont d'ailleurs pas toujours laissé de traces tangibles. Le régime politique était féodal et les conflits fréquents. Lorsque les Toltèques arrivèrent à Teotihuacán, suite à leur migration, et pour nous vers l'an 1000, la cité était déjà abandonnée depuis près de trois siècles... On ne sait quelle guerre ou cataclysme a pu vider l'endroit de tous ses habitants. On a retrouvé récemment les traces d'un grand incendie dans la cité. Les Toltèques ont investi une ville fantôme et très vite lui ont redonné vie. Ils reconstituèrent en partie l'héritage de ces ancêtres prestigieux dont ils ne savait presque rien. Ils fondèrent leur nouvelle capitale, Tula, 50 Km plus au nord-ouest, et, en deux siècles, bâtirent un empire puissant s'étendant sur tout le centre du Mexique. L'histoire se répète. Plus tard, les Aztèques imiteront leur culture. Leur religion aussi. C'est d'eux qu'ils tiennent la croyance en « Quetzalcoátl ». Ce Dieu qui traverse toute la mythologie précolombienne et qui semble avoir vraiment existé : on pense qu'il s'agit du fils de Mixcoátl qui, devenu le maître spirituel des Toltèques, repris le nom de ce dieu déjà vénéré depuis des siècles mais sans importance particulière et qui par sa propre histoire, funeste d'ailleurs, fit renaître la légende du« Serpent à Plume » en créant involontairement la confusion dans l'esprit de ses contemporains. Renversé par ses ennemis qui adoraient des dieux sanguinaires, il dû s'exiler et se retrouva finalement dans le Yucatán où il fut accueilli puis vénéré, là aussi, par les Mayas... On peut le considérer comme une sorte de Bouddha ou de Jésus Christ qui réussit à focaliser sur lui toutes le respect et toutes les craintes de ses contemporains. Un mythe : il eut plusieurs vies... Et il a déjà détruit quatre fois ce monde ! Et la cinquième est proche... La comète de 1519 annonçait-elle son retour ? On le vénère surtout pour le don qu'il fit aux hommes de l'âme et de la morale. C'est en son honneur que les Toltèques systématisèrent le sacrifice humain car c'est lui qui régénère la nature, qui règle le cycle des saisons, qui permet la vie de la communauté. Il fallait l'honorer dignement en lui offrant le seul breuvage qu'il réclamait... le sang humain.
Il faut citer aussi la ville de Cacaxtla près de Puebla, relais actif des échanges entre les Toltèques et les cités Mayas du Yucatán. On sait que sa richesse lui permettait d'entretenir un grande armée dont de nombreuses peintures représentent les plus fameuses batailles comme pour cette représentation du chef de la tribu des Oiseaux-Guerriers, qui, tombé en disgrâce après sa d faite, se mutile volontairement le visage devant ses vainqueurs...
Les Atlantes de Tula |
Vase d'argile "orange-ware" représentant un dignitaire toltèque Musée américain d'histoire naturelle |
« Atlante » Miniature de pierre retrouvée à Tula |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire