Les victimes ont le même profil: des personnes âgées et qui ont fait preuve d'une très grande naïveté. "Un certain Maître Peterkenne m’a mis en confiance: il m'a dit que j'avais payé ce vin bien trop cher et qu'on avait arrêté la bande qui frelatait cette piquette. Il m’a demandé de verser une taxe en Tunisie. Cet argent devait servir à 'débloquer' mon remboursement. J’ai perdu plus de 180 000 euros dans cette affaire, nous raconte Jacques. Aujourd'hui, je pense revendre ma maison car je suis ruiné".
Vaste escroquerie internationale
Jacques (nom d'emprunt) a choisi de rester anonyme comme la plupart de nos témoins. Il y a la honte de s’être fait avoir comme des bleus mais aussi -chez certaines victimes - un déni. "Certaines personnes tombent dans ce piège et pensent jusqu’à la dernière minute qu’ils vont récupérer leur argent, tels des joueurs de casino, nous explique Olivier Bogaert, porte-parole de la police fédérale".
Les enquêteurs belges ont réussi à identifier certains arnaqueurs mais ça coince au niveau international : "Nous attendons, depuis longtemps déjà, la collaboration des autorités tunisiennes. La balle est dans leur camp car ces escrocs opèrent principalement de Tunisie".
Aujourd’hui, rien qu’à Bruxelles, 34 dossiers ont été ouverts à la police. Les arnaqueurs ont déjà détourné deux millions d’euros, avec des conséquences particulièrement dramatiques : une des victimes, totalement ruinée, s’est suicidée.